En 2012, nous étions revenus du Capéran (Massif de Ger, Pyrénées Atl.) avec de nouvelles perspectives d'explorations excitantes. A savoir une suite vers -250m dans le Gouffre du Café Liégeois Glacé (BBS1) et un arrêt sur puits vers -80 dans le LG10 perché à 2400m d'altitude sur le lapiaz de Ger.
Autant dire que pendant un an, on en a tiré des plans sur la comète ! Sûr, cette fois on allait casser la baraque ! Surtout qu'on allait avoir le renfort de spéléos de l'ULg. RCAE, le retour ! En effet, souvenez vous que c'est la Section Spéléo Université de Liège qui en 78 nous avait attiré au Capéran. Mais peut-être n'étiez vous pas encore nés ?! :-)
Des beaux objectifs, des bons effectifs, une bonne préparation, un soutien fédéral (merci à la ComExplo de l'UBS), le camp 2013 s'annonçait super bien. Sauf que c'était sans compter avec d'importantes chutes de neiges très tardives sur des restes d'un enneigement hivernal déjà considéré comme exceptionnel...Mi-juin, on skiait encore dans certaines stations des Pyrénées !Début juillet, tout était toujours blanc de blanc au delà de 2000m...
Plus que contrariant pour notre première vague malgré un départ repoussé pour cette raison d'une petit semaine. Sur place, nos amis Serge et Jean-Mi sont formels : le camp du Capéran est sous la neige et impossible d'atteindre le Plaa Segouné en jeep. Le col du Plaa Segouné et du Ger sont plus que probablement impraticables sans crampons et piolets... Les webcams de la station consultées tous les jours sur internet ne les détrompent pas :-(
Que n'avions nous programmé le camp plus tard ! Mais tout le monde ne sait pas prendre congé quand il veut, c'était par exemple le cas de Pascal qui méritait bien qu'on se calque pour une fois sur ses vacances.
Que faire pour sauver l'expé ? L'annuler ? Aller ailleurs ? Pas envie d'abandonner pourtant, on en a trop rêvé des pointes qui nous attendent !
Jack imagine alors un camp de base installé sur la prairie de Bouy. Il y a là une cabane et de l'eau plus de la place pour les tentes. A 1560 m d'altitude, elle est à 20min de l'antenne GSM du Bézou qu'on peut atteindre en jeep. C'est décidé, on tentera notre chance par ce côté qui donne accès au terminus de la Coume d'Aas d'où il est possible de monter au Capéran par l'interminable pente herbeuse. Comme au bon vieux temps !... Abandonnant l'idée de pouvoir atteindre l'Aurébède ou le LG10, oubliant même le gouffre du Capéran à tout les coups trop flotté, tous nos espoirs sont tournés vers le BBS1, avec un éventuel camp avancé pour temporiser les 500 m de dénivellé de la marche d'approche.
Jack imagine alors un camp de base installé sur la prairie de Bouy. Il y a là une cabane et de l'eau plus de la place pour les tentes. A 1560 m d'altitude, elle est à 20min de l'antenne GSM du Bézou qu'on peut atteindre en jeep. C'est décidé, on tentera notre chance par ce côté qui donne accès au terminus de la Coume d'Aas d'où il est possible de monter au Capéran par l'interminable pente herbeuse. Comme au bon vieux temps !... Abandonnant l'idée de pouvoir atteindre l'Aurébède ou le LG10, oubliant même le gouffre du Capéran à tout les coups trop flotté, tous nos espoirs sont tournés vers le BBS1, avec un éventuel camp avancé pour temporiser les 500 m de dénivellé de la marche d'approche.
Jeudi 18/07/2013. Se retrouvent à Gourette Christophe et sa grande famille, Pascale et son fils Fred, "Arnal" (un arnal, des arnaud !) et Julien. Tout baigne, les autorisations de passage sur les pistes en jeep sont accordées (merci à la Maréchaussée !), le camp est installé à Bouy, la petite cabane est sympa, les lieux sont bucoliques, la vue sur le flanc S du Ger. grandiose. Il fait juste trop chaud et orageux.
Question de s'avancer pour le lendemain, nos gaillards s'embarquent en fin d'après midi dans un portage. Mais piégés par le brouillard, ils montent trop haut dans le couloir d'avalanches et ne trouvent pas la sente qui traverse le bois..
Vendredi 19/07/2013 : à quatre, c'est reparti pour atteindre le BBS1. 4 heures de marche en faisant le crochet par le camp à 2070 et se rendre compte que la neige vient jusque l'abri, que la source crache 10l/sec...que la pente menant au col de Ger est encore en très grand partie recouverte par la neige.
En bons sherpas, Arnal et Julien (dont c'est le baptème !) ont acheminé le matériel collectif, ce qui permet à Pascal et Christophe, foreuse en bandoulière, de descendre dans le BBS1 pour malheureusement en fin de compte abdiquer, congelés, sous le névé d'entrée, plus haut d'une bonne quinzaine de mètres par rapport à l'an dernier :-(
Malgré leur acharnement, rien à faire, impossible de le dépasser ! Ils n'ont pas d'autre choix que de déséquiper. Bien qu'il n'y ait plus de neige en surface à cette altitude, ça ne passera pas cette année. Retour au camp le moral dans les chaussons de néoprène, laissant tout le bazar là haut.
Malgré leur acharnement, rien à faire, impossible de le dépasser ! Ils n'ont pas d'autre choix que de déséquiper. Bien qu'il n'y ait plus de neige en surface à cette altitude, ça ne passera pas cette année. Retour au camp le moral dans les chaussons de néoprène, laissant tout le bazar là haut.
L'annonce par SMS le soir même de cette mauvaise nouvelle ne réjouit pas Jack déjà dans le stress des derniers préparatifs et du départ. M****...tout ça pour quoi alors?!
Samedi 20/07 : journée rouge sur les routes. 16 heures de trajet pour les London's mal inspirés en cherchant à éviter les bouchons via Limoges et Périgueux (50 à l'heure dans tous les villages...). A noter malgré ça une rencontre tout à fait fortuite et étonnante au milieu de nulle part avec une certaine Anne V. avec qui nous étions en réunion quelques jours auparavant ! Arrivée très tard dans la soirée pour loger dans le petit gîte près des "Jonquilles", mis à disposition par Mr Allard. Un pied à terre merveilleusement bien situé dans Gourette, avec vue sur la bergerie et l'amont du Valentin (vers Debatch).
A Bouy, repos pour tout le monde, sauf pour les mouches.
Dimanche 21/07 : fête nationale belge exceptionnelle mais on est loin de se soucier que le Roi Albert abdique et passe ajourd'hui la main à son fils Philippe. Rassemblement des troupes à la Québotte pour profiter de la table d'hôte de Florence et Jean-Michel. Le dessert terminé, notre ami cuisinier-chasseur ainsi que Pascal nous amènent en jeep à Bézou et de là, en 20 min de marche, tout le monde se retrouvent pour la soirée à Bouy où le camp prend des allures de colonies de vacances, avec feu de bois, etc. On profite tous des lieux, du paysage. Juste une ombre au tableau : les mouches et les taons. mais ce n'est rien par rapport à notre questionnement sur la suite du programme spéléo ! D'une part, la quasi certitude de devoir se replier sur des objectifs mineurs, d'autre part, l'envie de ne pas décevoir, pire dégoutter nos nouvelles recrues. Faut-il vraiment insister cette année ?
Lundi 22/07 : Christophe et Pascal décomptent déjà les jours et se demandent quoi faire pour en avoir un peu pour leur argent... Jack veut se rendre compte par lui même comment ça se passe là haut. Montée à vide jusqu'au Capéran. Au passage, nous faisons le petit crochet par un trou situé juste au dessus des ruines de la cabane de Ger, à l'endroit où on traverse le torrent (super actif vu la fonte rapide des névés), là où est mentionné sur la carte une source. Pas sûr qu'elle ait jamais fonctionné, ça ressemblent plus à un petit canyon qui draine les eaux de surface. Pascal avait vu là un couple de choucas plonger sous terre et voulait savoir ce que ça cachait.
Le phénomène, bien connu de Jack est une ouverture de 2x1m, catalogué à l'époque comme diaclase étroite impénétrable au bout de 5m. Il avait été considéré comme un drain superficiel, sans intérêt. Mais aujourd'hui, la donne est tout autre. D'abord, il en sort un courant d'air glacial, bestial ! Et puis venant de la diaclase, ce n'est pas moins d'un litre seconde qui coule pour se perdre dans le sol de gravats... sans trace de résurgence à l’extérieur.... Interpellant... Est-ce l'eau de fonte qui induit un tel courant d'air qui proviendrait d'une ouverture supérieur, mais où ? Ou est-ce un courant d'air venant des profondeurs du lapiaz ? Etant ici dans l'axe du collecteur du Gouffre du Capéran, bien plus bas que le siphon 2 terminal (-435m), il serait bon de pousser un peu notre curiosité en revenant avec de quoi forcer le méandre remontant et aussi tenter de suivre le chemin du ruisseau souterrain temporaire. Dans notre malheur, nous avons peut-être remis le doigt sur quelque chose qui pourrait payer ? Pas de signe de marquage. Ce sera l'UL "2013".
Au pied du pic du Capéran, ça a bien changé en 3 jours. Le soleil a tapé dur et les nevés ont vachement reculés. La source coule à fond mais l'abri et tous les emplacements pour les tentes sont libres. L'accès au col de Ger par contre est toujours très blanc. Dans ces conditions, peu de chance de pouvoir s'attaquer à l'Aurébède et encore moins au LG10.
Pour occuper le reste de la journée, Pascal s'est replié sur l'UL51 inférieur où il grattera une bonne paires d'heures jusqu'à être frigorifié par le courant d'air qui en émane, mais content de son avancée. Au vu de l'énergie laissée au fil des années dans ce puissant souffleur, il serait temps qu'il passe ! Sa proximité avec le BBS1 pourrait peut-être en faire un accès à la zone profonde cette année inaccessible. Mais on peut plutôt penser qu'il est en relation avec le méandre de l'Araldite du G. du Capéran, comme son voisin l'UL 14 (Souffleur des 36 Chandelles) déjà jonctionné mais au prix de grosse frayeur dans une sale trémie
Avant de redescendre ensemble à Bouy, les trois larrons iront humer un autre puissant souffleur tout proche : Li Caillon UL15 où ils décident de laisser du matos en vue de le faire demain et ainsi avoir l'impression de faire avancer le schmilblick Jamais revu depuis 89, nous n'en avons qu'un croquis. Décrit comme +/-60 m de profondeur, tortueux et fond instable à forcer. Explo de mémoire par Robs et Michel Doyen.
Encore un petit crochet par l'UL 2013 à la descente, question de bien s'imprégner du mystère qui y règne et retour à Bouy, Jack étant décidé de déplacer le camp de base au Capéran à l'arrivée des gars du RCAE qui faisaient la route aujourd'hui et devaient loger quelque part dans la vallée.
Nous avons la visite d'Elsa, aspirante bergère de passage avec son chien. Elle passera la soirée et la nuit en notre compagnie. Son projet de vie ne laissera aucun indifférent.
Françoise est rentrée de son trip au lac d'Anglas, en glace d’ailleurs. Elle y a passé la nuit sous son tarp fabrication maison. Une balade en solitaire durant laquelle elle a vu une vache malade se faire dépecer par une volée de vautours.
Mardi 23/07 : la décision de déménager prise, on sait ce qu'il reste à faire : monter un maximum d'équipement et de matériel au Capéran. Donc, du portage au menu. Baptême du feu pour Andrew qui s'en sortira très bien, suivant sans faiblir le dévoué Arnal et le vieux cheval Jack.
Pascal et Christophe, un peu démotivés par la tournure des choses décident au dernier moment de se contenter de monter en famille jusqu'à l'UL 2013 et de gratter pendant que les enfants joueront dans le torrent. Cependant, ils ne rechignent pas sur la charge. Pascal fait avant tout un "touch and go" au Capéran avec un kit bien lesté. Deux secondes sur place, pas une de plus...chrono en main...:-( pour ensuite reprendre dare-dare son sac à l'UL15 et rejoindre Julien et Fred avec qui il retirera de l'UL 2013 plus d'un mètre cube de caillasse.
La grosse menace d'orage écartée, Christophe resté par prudence avec Anne So, Coline, Romain et Camille finira lui aussi par arriver au Capéran avec son fardeau. A quatre, l'abri est monté dans les règles. Une couche de cordes, deux couches de bâches (qui commencent à montrer des signes d'usures) et enfin un dernier maillage de cordes. Ca peut souffler !
Sur ce temps, nos quatre invités Alex, Vinnie, Gauthier (RCAE) et Arnaud, dit "Tautaud. et rebaptisé "Tautaupe"" (CRSL) montés en Jeep avec Jean-Mi sont arrivés dans l'après midi à Bouy et se sont installés. Ne tenant pas en place, sur base de quelques explications précises de Françoise, ils décident d'emblée de faire un portage. Programme ambitieux qui finalement, faut d'avoir bien écouté, avortera sur un "ballon" côté Fontaine de Gesque, çàd trop bas... Mais pas de quoi entamer leur bonne humeur et leur motivation. Nous faisons plus ample connaissance avec eux devant un bon feu de bois.
Mercredi 24/07 : Françoise descend avec Zoé à Laruns pour soigner une vilaine allergie à une piqure de taon (sales bêtes !). L'occasion de faire aussi quelques achats pour le BBQ de ce soir.
La famille Bando-Dethy et les deux Verkenne feront une ballade sur les crêtes toutes proches de Peyraube et durant laquelle notre Fred se fera "attaquer" par un aigle !
Pour Jack, 3ème grimpette vers le Capéran, en guidant les nouveaux venus impressionnés comme il se doit par le massif et en particulier par notre abri siégeant en pleine République Libre du Capéran dont ils sont désormais nouveaux citoyens ! Il ne manque à l'abri qu'un toit en pierres pour pouvoir se targuer d'avoir construit une véritable Quebotte, terme local désignant semble-t-il ce genre de construction rustique mais aussi si on en crois certaines sources un abri rocheux, une petite grotte... Il faudra se faire préciser ça par Jean-Michel qui est une véritable bible en matière de typonimie locale et du vocabulaire des montagnes du Pays d'Ossau. Quasi rien à ce sujet sur internet, étonnant ! Google ignore même le mot Quèbe !
Le soleil tape dur, la neige a encore un peu fondu, il reste du temps, un petit tour jusqu'au pied du col de Ger est improvisé pour voir ça de plus près. Mais c'est peine perdue, seul un isard réussirait à le franchir en l'état.
Retour au camp de base en zigzaguant sur le lapiaz inférieur en profitant des explications prodiguées (une fois de plus !) par Jack, de quoi permettre aux "bleus" de mieux connaitre le secteur et son potentiel.
Le BBS1 impressionne évidemment mais reste intouchable. Mais le RCAE ne fera pas la fine bouche et sont disposés à revoir s'il le faut Li Caillon et tous les autres orifices même si déjà connus. Ce serait l'occasion de refaire un inventaire systématique.
Tous regroupés au camp nouvelle veillée autour du feu et dernière nuit pour tous à Bouy.
Jeudi 25/07 : démontage et repli pour les Bando-Dethy, Verkenne, Arnal et Juju qui reprennent la route chacun de leur coté.. Le RCAE et les London's eux s'engagent à nouveau bien chargés et bien protégé du soleil dans la longue marche qui les mènera à l'abri des mouches et des taons. De quoi se faire des globules rouge ! Mais aussi des peaux rouges...
En chemin, Jack croise deux randonneurs avec qui il engage la conversation en espagnol pour apprendre qu'ils ont pu franchir (super légers seulement) le col du Plaa Segouné sans problèmes et descendre par le col de Ger. Bon à savoir, peut-être va-t-on pouvoir envisager l'Aurébède ???
Arrivée plic-ploc sur la pelouse du Capéran. Chacun(e) prend place dans ses quartiers avant de profiter du confort de l'abri collectif, de l'eau fraîche de la source, de l'apéro, du souper, de l'horizon sans fin, du coucher de soleil, de la lune, de la voie lactée, de la fraicheur de la nuit, de son sac de couchage.
Vendredi 26/07 : toujours très indécis sur le programme à suivre, Jack a finalement proposé à Tautaupe, Alex et Vinnie d'aller refaire l'UL 20 ou gouffre du Choucas Fou sur le col du clot Arnoux.
Pendant ce temps, avec Gautier, il ira voir si l'Aurébède et pourquoi par le LG 10 sont accessibles.
Début de la marche en allant tous ensemble par le lapiaz jusqu'au LG20 bien caché derrière sont mamelon, pour ensuite louvoyez entre les néves pour reprendre les crêtes et ainsi réussir à passer coté Amoulat.
Du col de Ger où ils laissent leur matos, Jack ne peut s'empêcher de monter s'assurer que le LG 10 est vraiment sous la neige. Et de fait, sur place, le GPS le situe sous un immense champs de neige. Mais en bordure, un faille de lapiaz laisse entrevoir un étroit passage en sa direction sous la neige. Ni une ni deux, en Kway, frontale sur le chapeau, en raclant de toute part, il y disparait. En hachant dans la neige, avec au passage quelques filet d'eau dans le chemin, après quelques ressauts étroits, le voici finalement sous une voute bleutée qui n'est autre que le porche du trou. L'entrée est là sous le toboggan. YESSS, le LG 10 est accessible !
Retour au col de Ger pour embarquer le mato et aller sans tarder équiper les premières difficultés. mais d'abord, ils prennent soin d'équiper en fixe à partir la descente du col de Ger qui restera avec une charge sur le dos, surtout si le mauvais temps ou la fatigue d'un retour d'explo s'en mêlent, un obstacle de taille.
Quelques goujons/plaquettes et une longue main courante rendent tout de suite les lieux bien plus sympathique, malgré la caillasse.
Accoutrés comme il se doit, la zone d'entrée du LG10 est vite apprivoisée. Les quelques cordes emportées sont placées à chaque difficultés. Plus question de passer en force comme la reconnaissance de l'an dernier. On veut aller profond dans ce trou, on va y revenir souvent, il faut qu'il soit équipé nickel et qu'on puisse y passer en sécurité et en s'économisant un maximum. Ce n'est pas Gautier qui le contredira, lui pour qui c'est la première expérience de spéléo en montagne.
Les deux apôtres n'iront pas bien bas cette fois pour prendre encore le temps de baliser l'accès avec des cairns. Et la, pas besoin d'expliquer à Gautier comment empiler des cailloux ;-)
Retour en fin de soirée via les MC du col de Ger pour retrouver l'autre équipe qui a réussi à toucher le fond du LG20 sans problème, juste en replantant quelques spits en compléments de l'équipement existant. Ils confirment ainsi le verdict sans appel d'un colmatage au bas des puits.
Quoiqu'il en soit un beau gouffre et déjà une belle expérience pour Vinnie pour qui c'est aussi le baptême de spéléo en montagne.
On retiendra aussi la rencontre sous terre avec un troglobie dont nous serions curieux de connaitre sa famille.
Samedi 27/07 : nous avons écarté l'idée d'essayer d'en finir avec l'Aurébède. Trop peu de temps pour à la fois fouiller le fond, faire la topo et déséquiper si il ne devait plus y avoir d'espoir de suite. Nous consacrerons plutôt les quelques jours restants au LG10. Jack et Alex embarquent foreuse et un max de cordages pour continuer l'équipement dans les règles de l'art. A force de plantés de goujons et aménagements toujours dans le but de rendre la progression au plus facile, ils atteignent ainsi quasi le terminus de l'an dernier.
Sur ce temps, les trois autres larrons se sont concentrés sur l'amélioration de l'abri de pierres que nous avait construit en son temps Bobo au col de Ger, quatre murs qui nous avaient déjà permis de nous réfugier par mauvais temps à la sortie de l'Aurébède. Rehaussé, approfondi et stabilisé, une bâche en guise de toit, l'édifice a prit des allures de québotte. On pourra s'y replier si la météo tournait mal.
Dimanche 28/08 : au tour d'Arnaud et de Gautier de reprendre la pointe au LG10 avec Alex. Au passage, l'étroiture de -40 (celle qui avait valu une côte froissée à JCL) est retaillée par Gautier qui sait décidément parler aux cailloux ! Il s'acharnera également courageusement au burin sur l'étranglement à -60, à défaut d'avoir retrouvé la mèche de 10 qui nous aurait permit d'utiliser des moyens plus efficaces.Ce n'est que partie remise.
Prenant pied au sommet du puits non descendu l'an dernier, ils enchainent alors deux nouvelles verticales aux dimensions très sympathiques.Malheureusement, s'ensuit un méandre trop étroit que pour être franchi dans l'état. On devenir cependant qu'il y a du vide au delà. Autre alternative : une grosse lucarne perchée à mi puits. Ils en restent là pour aujourd'hui, le camp est déjà à quelques heures de progression.
En surface, pour Jack, cette journée de soi disant repos a été consacrée à du repérage coté Plaa Segouné en compagnie d'Andrew. Juste de quoi s'assurer que les portages de fin de camp pourront être effectués par ce côté beaucoup moins pénalisant en dénivellation compte tenu que tout est maintenant rassemblé au col de Ger.
Lundi 29/08 : au tour d'Alex de se reposer... en allant se dégourdir les jambes. Sur la journée, il fera quasi le tour du massif ! Col de Ger- plateau du Cezy- Anouilhas et remontée au col de Ger accompagné par la bergère.
C'est déjà la dernière descente au LG 10 du séjour. Donc, suivi par Vinnie, Jack et Tautaupe comptent bien y mettre le paquet. A pied d’œuvre, la première tâche consiste à lever la topo de la première réalisée la veille. Après un rapide coup d'oeil sur le terminus, le 1er choix est de tenter d'atteindre la lucarne. Par une traversée, un pendule et quelques fractios, Jack atteint l'ouverture qui s'avère donner sur une petite galerie inclinée à 45°. qui au bout de quelques crans de descente bute sur un amas de blocs. Rejoints par Tautaupe, le mur est démonté non sans peine. En fait, deux passages sont possibles mais craignos à cause d'une grosse dalle instable. Basculée, elle condamne celui jugé le moins intéressant. L'autre permet de gagner encore en profondeur mais finalement au terme d'une désescalade un peu osée, Jack bute sur un ultime rétrécissement, cette fois bien impénétrable. Le courant d'air a disparu. Repli en déséquipant (sans topo...) pour aller chatouiller l'étroiture au bas du dernier puits. 3 "prout" plus tard, le passage est quasi ouvert, la suite est l à portée. Mais le 4ème qui aurait pu être le bon fuse lamentablement.
En désespoir de cause, Jack tente quand même sa chance et à son grand étonnement passe ! Derrière, ça replonge en puits méandre. Il reste un bout de nouille mais plus d'énergie dans la foreuse. Baroud d'honneur sur AN improvisés avec déviation humaine sur Arnaud pour minimiser les frottements, pour finalement pendouiller en bout de corde. La suite continue sans finir ;-) Ce sera pour l'an prochain...
Remontée un peu difficile, Jack ayant reçu sur l'épaule à la base du dernier puits un parpaing qui aurait pu lui faire bien plus mal.
Mardi 30/07 : il faut déjà penser à rapatrier le matos car nous levons le camp demain. Chacun rapatrie un maximum de branle perso + tout l'équipement spéléo planqué au col de Ger. Et de là traversée vers la cuvette de la Pyramide d'où il faut gravir prudemment le long névé pentu qui défend toujours l'accès au col du Plaa Segouné. Derrière, la descente jusqu'aux lacs encore gelés est une formalité. Il faudra malheureusement encore descendre tout le branle jusqu'au terminus du télésiège de la cuvette du ¨Plaa Segouné car au première virage de la piste 4x4, un imposant névé la rend impraticable sur ...10m.
Un petit crochet qui vaudra quand même une bonne heure de rando en plus. Les 150 m de dénivellé supplémentaires ne décourageront pas la bande de repasser par le sommet du Pic de Ger. Grand moment que cette fin de journée à 2613m pour les plus courageux, et à 2530 pour les autres. Une vue à 360° sur un paysage impossible à décrire, et c'est tant mieux !
Mercredi 31/07 : un inventaire fait dans les règles, un démontage de l'abri rondement mené, un rangement du matériel de mains de maître, des sacs à dos bien chargés et c'est la dernière dégringolade de la pente herbeuse jusque Bouy pour honorer, pile à l'heure, le RDV avec Jean-Michel, sa fille et Fario venus en jeep pour nous rapatrier à Gourette avant de passer derrière ses fourneaux et nous préparer un repas gargantuesque dont tout le monde se lèche encore les babines.
Jeudi 01/08 : lever matinal pour l'équipe RCAE qui a dormi à la belle étoile au bord du Valentin en contrebas du gite qu'occupait le team des London pour cette dernière nuit en Pays d'Ossau.
Pfff, que la Belgique est loin d'ici !
De très nombreuses photos ont évidemment immortalisé le séjour au format numérique. Stockées sur les disques durs, reste à trouver l'inspiration pour les exploiter à travers un diaporama de manière à mieux illustrer ce compte-rendu. A suivre.
A Bouy, repos pour tout le monde, sauf pour les mouches.
Dimanche 21/07 : fête nationale belge exceptionnelle mais on est loin de se soucier que le Roi Albert abdique et passe ajourd'hui la main à son fils Philippe. Rassemblement des troupes à la Québotte pour profiter de la table d'hôte de Florence et Jean-Michel. Le dessert terminé, notre ami cuisinier-chasseur ainsi que Pascal nous amènent en jeep à Bézou et de là, en 20 min de marche, tout le monde se retrouvent pour la soirée à Bouy où le camp prend des allures de colonies de vacances, avec feu de bois, etc. On profite tous des lieux, du paysage. Juste une ombre au tableau : les mouches et les taons. mais ce n'est rien par rapport à notre questionnement sur la suite du programme spéléo ! D'une part, la quasi certitude de devoir se replier sur des objectifs mineurs, d'autre part, l'envie de ne pas décevoir, pire dégoutter nos nouvelles recrues. Faut-il vraiment insister cette année ?
Lundi 22/07 : Christophe et Pascal décomptent déjà les jours et se demandent quoi faire pour en avoir un peu pour leur argent... Jack veut se rendre compte par lui même comment ça se passe là haut. Montée à vide jusqu'au Capéran. Au passage, nous faisons le petit crochet par un trou situé juste au dessus des ruines de la cabane de Ger, à l'endroit où on traverse le torrent (super actif vu la fonte rapide des névés), là où est mentionné sur la carte une source. Pas sûr qu'elle ait jamais fonctionné, ça ressemblent plus à un petit canyon qui draine les eaux de surface. Pascal avait vu là un couple de choucas plonger sous terre et voulait savoir ce que ça cachait.
Le phénomène, bien connu de Jack est une ouverture de 2x1m, catalogué à l'époque comme diaclase étroite impénétrable au bout de 5m. Il avait été considéré comme un drain superficiel, sans intérêt. Mais aujourd'hui, la donne est tout autre. D'abord, il en sort un courant d'air glacial, bestial ! Et puis venant de la diaclase, ce n'est pas moins d'un litre seconde qui coule pour se perdre dans le sol de gravats... sans trace de résurgence à l’extérieur.... Interpellant... Est-ce l'eau de fonte qui induit un tel courant d'air qui proviendrait d'une ouverture supérieur, mais où ? Ou est-ce un courant d'air venant des profondeurs du lapiaz ? Etant ici dans l'axe du collecteur du Gouffre du Capéran, bien plus bas que le siphon 2 terminal (-435m), il serait bon de pousser un peu notre curiosité en revenant avec de quoi forcer le méandre remontant et aussi tenter de suivre le chemin du ruisseau souterrain temporaire. Dans notre malheur, nous avons peut-être remis le doigt sur quelque chose qui pourrait payer ? Pas de signe de marquage. Ce sera l'UL "2013".
Au pied du pic du Capéran, ça a bien changé en 3 jours. Le soleil a tapé dur et les nevés ont vachement reculés. La source coule à fond mais l'abri et tous les emplacements pour les tentes sont libres. L'accès au col de Ger par contre est toujours très blanc. Dans ces conditions, peu de chance de pouvoir s'attaquer à l'Aurébède et encore moins au LG10.
Pour occuper le reste de la journée, Pascal s'est replié sur l'UL51 inférieur où il grattera une bonne paires d'heures jusqu'à être frigorifié par le courant d'air qui en émane, mais content de son avancée. Au vu de l'énergie laissée au fil des années dans ce puissant souffleur, il serait temps qu'il passe ! Sa proximité avec le BBS1 pourrait peut-être en faire un accès à la zone profonde cette année inaccessible. Mais on peut plutôt penser qu'il est en relation avec le méandre de l'Araldite du G. du Capéran, comme son voisin l'UL 14 (Souffleur des 36 Chandelles) déjà jonctionné mais au prix de grosse frayeur dans une sale trémie
Encore un petit crochet par l'UL 2013 à la descente, question de bien s'imprégner du mystère qui y règne et retour à Bouy, Jack étant décidé de déplacer le camp de base au Capéran à l'arrivée des gars du RCAE qui faisaient la route aujourd'hui et devaient loger quelque part dans la vallée.
Nous avons la visite d'Elsa, aspirante bergère de passage avec son chien. Elle passera la soirée et la nuit en notre compagnie. Son projet de vie ne laissera aucun indifférent.
Françoise est rentrée de son trip au lac d'Anglas, en glace d’ailleurs. Elle y a passé la nuit sous son tarp fabrication maison. Une balade en solitaire durant laquelle elle a vu une vache malade se faire dépecer par une volée de vautours.
Mardi 23/07 : la décision de déménager prise, on sait ce qu'il reste à faire : monter un maximum d'équipement et de matériel au Capéran. Donc, du portage au menu. Baptême du feu pour Andrew qui s'en sortira très bien, suivant sans faiblir le dévoué Arnal et le vieux cheval Jack.
Pascal et Christophe, un peu démotivés par la tournure des choses décident au dernier moment de se contenter de monter en famille jusqu'à l'UL 2013 et de gratter pendant que les enfants joueront dans le torrent. Cependant, ils ne rechignent pas sur la charge. Pascal fait avant tout un "touch and go" au Capéran avec un kit bien lesté. Deux secondes sur place, pas une de plus...chrono en main...:-( pour ensuite reprendre dare-dare son sac à l'UL15 et rejoindre Julien et Fred avec qui il retirera de l'UL 2013 plus d'un mètre cube de caillasse.
La grosse menace d'orage écartée, Christophe resté par prudence avec Anne So, Coline, Romain et Camille finira lui aussi par arriver au Capéran avec son fardeau. A quatre, l'abri est monté dans les règles. Une couche de cordes, deux couches de bâches (qui commencent à montrer des signes d'usures) et enfin un dernier maillage de cordes. Ca peut souffler !
Sur ce temps, nos quatre invités Alex, Vinnie, Gauthier (RCAE) et Arnaud, dit "Tautaud. et rebaptisé "Tautaupe"" (CRSL) montés en Jeep avec Jean-Mi sont arrivés dans l'après midi à Bouy et se sont installés. Ne tenant pas en place, sur base de quelques explications précises de Françoise, ils décident d'emblée de faire un portage. Programme ambitieux qui finalement, faut d'avoir bien écouté, avortera sur un "ballon" côté Fontaine de Gesque, çàd trop bas... Mais pas de quoi entamer leur bonne humeur et leur motivation. Nous faisons plus ample connaissance avec eux devant un bon feu de bois.
Mercredi 24/07 : Françoise descend avec Zoé à Laruns pour soigner une vilaine allergie à une piqure de taon (sales bêtes !). L'occasion de faire aussi quelques achats pour le BBQ de ce soir.
La famille Bando-Dethy et les deux Verkenne feront une ballade sur les crêtes toutes proches de Peyraube et durant laquelle notre Fred se fera "attaquer" par un aigle !
Pour Jack, 3ème grimpette vers le Capéran, en guidant les nouveaux venus impressionnés comme il se doit par le massif et en particulier par notre abri siégeant en pleine République Libre du Capéran dont ils sont désormais nouveaux citoyens ! Il ne manque à l'abri qu'un toit en pierres pour pouvoir se targuer d'avoir construit une véritable Quebotte, terme local désignant semble-t-il ce genre de construction rustique mais aussi si on en crois certaines sources un abri rocheux, une petite grotte... Il faudra se faire préciser ça par Jean-Michel qui est une véritable bible en matière de typonimie locale et du vocabulaire des montagnes du Pays d'Ossau. Quasi rien à ce sujet sur internet, étonnant ! Google ignore même le mot Quèbe !
Le soleil tape dur, la neige a encore un peu fondu, il reste du temps, un petit tour jusqu'au pied du col de Ger est improvisé pour voir ça de plus près. Mais c'est peine perdue, seul un isard réussirait à le franchir en l'état.
Retour au camp de base en zigzaguant sur le lapiaz inférieur en profitant des explications prodiguées (une fois de plus !) par Jack, de quoi permettre aux "bleus" de mieux connaitre le secteur et son potentiel.
Le BBS1 impressionne évidemment mais reste intouchable. Mais le RCAE ne fera pas la fine bouche et sont disposés à revoir s'il le faut Li Caillon et tous les autres orifices même si déjà connus. Ce serait l'occasion de refaire un inventaire systématique.
Tous regroupés au camp nouvelle veillée autour du feu et dernière nuit pour tous à Bouy.
Jeudi 25/07 : démontage et repli pour les Bando-Dethy, Verkenne, Arnal et Juju qui reprennent la route chacun de leur coté.. Le RCAE et les London's eux s'engagent à nouveau bien chargés et bien protégé du soleil dans la longue marche qui les mènera à l'abri des mouches et des taons. De quoi se faire des globules rouge ! Mais aussi des peaux rouges...
En chemin, Jack croise deux randonneurs avec qui il engage la conversation en espagnol pour apprendre qu'ils ont pu franchir (super légers seulement) le col du Plaa Segouné sans problèmes et descendre par le col de Ger. Bon à savoir, peut-être va-t-on pouvoir envisager l'Aurébède ???
Arrivée plic-ploc sur la pelouse du Capéran. Chacun(e) prend place dans ses quartiers avant de profiter du confort de l'abri collectif, de l'eau fraîche de la source, de l'apéro, du souper, de l'horizon sans fin, du coucher de soleil, de la lune, de la voie lactée, de la fraicheur de la nuit, de son sac de couchage.
Vendredi 26/07 : toujours très indécis sur le programme à suivre, Jack a finalement proposé à Tautaupe, Alex et Vinnie d'aller refaire l'UL 20 ou gouffre du Choucas Fou sur le col du clot Arnoux.
Pendant ce temps, avec Gautier, il ira voir si l'Aurébède et pourquoi par le LG 10 sont accessibles.
Début de la marche en allant tous ensemble par le lapiaz jusqu'au LG20 bien caché derrière sont mamelon, pour ensuite louvoyez entre les néves pour reprendre les crêtes et ainsi réussir à passer coté Amoulat.
Du col de Ger où ils laissent leur matos, Jack ne peut s'empêcher de monter s'assurer que le LG 10 est vraiment sous la neige. Et de fait, sur place, le GPS le situe sous un immense champs de neige. Mais en bordure, un faille de lapiaz laisse entrevoir un étroit passage en sa direction sous la neige. Ni une ni deux, en Kway, frontale sur le chapeau, en raclant de toute part, il y disparait. En hachant dans la neige, avec au passage quelques filet d'eau dans le chemin, après quelques ressauts étroits, le voici finalement sous une voute bleutée qui n'est autre que le porche du trou. L'entrée est là sous le toboggan. YESSS, le LG 10 est accessible !
Retour au col de Ger pour embarquer le mato et aller sans tarder équiper les premières difficultés. mais d'abord, ils prennent soin d'équiper en fixe à partir la descente du col de Ger qui restera avec une charge sur le dos, surtout si le mauvais temps ou la fatigue d'un retour d'explo s'en mêlent, un obstacle de taille.
Quelques goujons/plaquettes et une longue main courante rendent tout de suite les lieux bien plus sympathique, malgré la caillasse.
Accoutrés comme il se doit, la zone d'entrée du LG10 est vite apprivoisée. Les quelques cordes emportées sont placées à chaque difficultés. Plus question de passer en force comme la reconnaissance de l'an dernier. On veut aller profond dans ce trou, on va y revenir souvent, il faut qu'il soit équipé nickel et qu'on puisse y passer en sécurité et en s'économisant un maximum. Ce n'est pas Gautier qui le contredira, lui pour qui c'est la première expérience de spéléo en montagne.
Les deux apôtres n'iront pas bien bas cette fois pour prendre encore le temps de baliser l'accès avec des cairns. Et la, pas besoin d'expliquer à Gautier comment empiler des cailloux ;-)
Retour en fin de soirée via les MC du col de Ger pour retrouver l'autre équipe qui a réussi à toucher le fond du LG20 sans problème, juste en replantant quelques spits en compléments de l'équipement existant. Ils confirment ainsi le verdict sans appel d'un colmatage au bas des puits.
Quoiqu'il en soit un beau gouffre et déjà une belle expérience pour Vinnie pour qui c'est aussi le baptême de spéléo en montagne.
On retiendra aussi la rencontre sous terre avec un troglobie dont nous serions curieux de connaitre sa famille.
Samedi 27/07 : nous avons écarté l'idée d'essayer d'en finir avec l'Aurébède. Trop peu de temps pour à la fois fouiller le fond, faire la topo et déséquiper si il ne devait plus y avoir d'espoir de suite. Nous consacrerons plutôt les quelques jours restants au LG10. Jack et Alex embarquent foreuse et un max de cordages pour continuer l'équipement dans les règles de l'art. A force de plantés de goujons et aménagements toujours dans le but de rendre la progression au plus facile, ils atteignent ainsi quasi le terminus de l'an dernier.
Sur ce temps, les trois autres larrons se sont concentrés sur l'amélioration de l'abri de pierres que nous avait construit en son temps Bobo au col de Ger, quatre murs qui nous avaient déjà permis de nous réfugier par mauvais temps à la sortie de l'Aurébède. Rehaussé, approfondi et stabilisé, une bâche en guise de toit, l'édifice a prit des allures de québotte. On pourra s'y replier si la météo tournait mal.
Dimanche 28/08 : au tour d'Arnaud et de Gautier de reprendre la pointe au LG10 avec Alex. Au passage, l'étroiture de -40 (celle qui avait valu une côte froissée à JCL) est retaillée par Gautier qui sait décidément parler aux cailloux ! Il s'acharnera également courageusement au burin sur l'étranglement à -60, à défaut d'avoir retrouvé la mèche de 10 qui nous aurait permit d'utiliser des moyens plus efficaces.Ce n'est que partie remise.
Prenant pied au sommet du puits non descendu l'an dernier, ils enchainent alors deux nouvelles verticales aux dimensions très sympathiques.Malheureusement, s'ensuit un méandre trop étroit que pour être franchi dans l'état. On devenir cependant qu'il y a du vide au delà. Autre alternative : une grosse lucarne perchée à mi puits. Ils en restent là pour aujourd'hui, le camp est déjà à quelques heures de progression.
En surface, pour Jack, cette journée de soi disant repos a été consacrée à du repérage coté Plaa Segouné en compagnie d'Andrew. Juste de quoi s'assurer que les portages de fin de camp pourront être effectués par ce côté beaucoup moins pénalisant en dénivellation compte tenu que tout est maintenant rassemblé au col de Ger.
Lundi 29/08 : au tour d'Alex de se reposer... en allant se dégourdir les jambes. Sur la journée, il fera quasi le tour du massif ! Col de Ger- plateau du Cezy- Anouilhas et remontée au col de Ger accompagné par la bergère.
C'est déjà la dernière descente au LG 10 du séjour. Donc, suivi par Vinnie, Jack et Tautaupe comptent bien y mettre le paquet. A pied d’œuvre, la première tâche consiste à lever la topo de la première réalisée la veille. Après un rapide coup d'oeil sur le terminus, le 1er choix est de tenter d'atteindre la lucarne. Par une traversée, un pendule et quelques fractios, Jack atteint l'ouverture qui s'avère donner sur une petite galerie inclinée à 45°. qui au bout de quelques crans de descente bute sur un amas de blocs. Rejoints par Tautaupe, le mur est démonté non sans peine. En fait, deux passages sont possibles mais craignos à cause d'une grosse dalle instable. Basculée, elle condamne celui jugé le moins intéressant. L'autre permet de gagner encore en profondeur mais finalement au terme d'une désescalade un peu osée, Jack bute sur un ultime rétrécissement, cette fois bien impénétrable. Le courant d'air a disparu. Repli en déséquipant (sans topo...) pour aller chatouiller l'étroiture au bas du dernier puits. 3 "prout" plus tard, le passage est quasi ouvert, la suite est l à portée. Mais le 4ème qui aurait pu être le bon fuse lamentablement.
En désespoir de cause, Jack tente quand même sa chance et à son grand étonnement passe ! Derrière, ça replonge en puits méandre. Il reste un bout de nouille mais plus d'énergie dans la foreuse. Baroud d'honneur sur AN improvisés avec déviation humaine sur Arnaud pour minimiser les frottements, pour finalement pendouiller en bout de corde. La suite continue sans finir ;-) Ce sera pour l'an prochain...
Remontée un peu difficile, Jack ayant reçu sur l'épaule à la base du dernier puits un parpaing qui aurait pu lui faire bien plus mal.
Mardi 30/07 : il faut déjà penser à rapatrier le matos car nous levons le camp demain. Chacun rapatrie un maximum de branle perso + tout l'équipement spéléo planqué au col de Ger. Et de là traversée vers la cuvette de la Pyramide d'où il faut gravir prudemment le long névé pentu qui défend toujours l'accès au col du Plaa Segouné. Derrière, la descente jusqu'aux lacs encore gelés est une formalité. Il faudra malheureusement encore descendre tout le branle jusqu'au terminus du télésiège de la cuvette du ¨Plaa Segouné car au première virage de la piste 4x4, un imposant névé la rend impraticable sur ...10m.
Un petit crochet qui vaudra quand même une bonne heure de rando en plus. Les 150 m de dénivellé supplémentaires ne décourageront pas la bande de repasser par le sommet du Pic de Ger. Grand moment que cette fin de journée à 2613m pour les plus courageux, et à 2530 pour les autres. Une vue à 360° sur un paysage impossible à décrire, et c'est tant mieux !
Mercredi 31/07 : un inventaire fait dans les règles, un démontage de l'abri rondement mené, un rangement du matériel de mains de maître, des sacs à dos bien chargés et c'est la dernière dégringolade de la pente herbeuse jusque Bouy pour honorer, pile à l'heure, le RDV avec Jean-Michel, sa fille et Fario venus en jeep pour nous rapatrier à Gourette avant de passer derrière ses fourneaux et nous préparer un repas gargantuesque dont tout le monde se lèche encore les babines.
Jeudi 01/08 : lever matinal pour l'équipe RCAE qui a dormi à la belle étoile au bord du Valentin en contrebas du gite qu'occupait le team des London pour cette dernière nuit en Pays d'Ossau.
Pfff, que la Belgique est loin d'ici !
De très nombreuses photos ont évidemment immortalisé le séjour au format numérique. Stockées sur les disques durs, reste à trouver l'inspiration pour les exploiter à travers un diaporama de manière à mieux illustrer ce compte-rendu. A suivre.
Altijd leuk om zo'n verslag te lezen ;-)
RépondreSupprimerPas certain a 100 pourcent, mais il faudrait chercher du cote des genres Obisium ou Neobisium
RépondreSupprimerJacqueline Heurtault 1985, Pseudoscorpions cavernicoles de France: revue synoptique. Mémoire de Biospéologie, Tome XII.p.19 à 32.
Pour le pseudoscorpion, il faudrait investiguer du cote du genre Neobisium (Obisium)
RépondreSupprimerIci se trouve une photo de Neobisium (Blothrus) jeannelli http://www.ville-ge.ch/mhng/dpt_arto_coll.php qui ressemble a ce que tu presente ici, a vue de nez en tout cas...
Jacqueline Heurtault 1985, Pseudoscorpions cavernicoles de France: revue synoptique. Mémoire de Biospéologie, Tome XII.p.19 à 32.
super le CR, les photos, le paysage!!
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