jeudi 14 janvier 2010

Attaque en règle à Béron Ry



Une des bonnes résolutions pour l'année 2010 était de poursuivre les explorations reprises au chantoire de Béron Ry durant le dernier trimestre 2009

Promesse tenue puisque une activité en bonne et due forme était déjà programmée ce dimanche 3 janvier 2010



Ont répondu présents pour cette sortie ambitieuse et exigeante, les deux mam'dyens Greg et Pascal, bien décidés de brûler les calories et toxines accumulées outrageusement durant cette pénible période de fêtes. Également de la partie, question de se changer les idées et récupérer du mato en place depuis trop longtemps : Olivier (Rcae). A peine sorti d'un nouveau -600 dans le Vercors, Simon Muyle est encore tout chaud pour nous accompagner, entrainant Guillaume (une nouvelle recrue motivée) et le beau, fort et sympa 20-100 Detraux (Gsesm) :-).

Ont également affronté la froidure et surtout les très délicates routes fraichement enneigées ce matin, 5 carolos (GSC). Voyez en bas de page le compte rendu et les impressions de Daniel.

Avec en prime les G.O de service Bando et Jack, et bien que tous déjà chargés de mato pour entamer une désob au niveau de la trémie noire + du mato pour terminer des escalades un peu en aval de la Salle Isabelle, NicoH pouvait encore compter sur quelques paires de bras libres pour porter son attirail de plongée jusqu'au delà de la T'Rémy. Son obsession du moment : dépuceler la Salamandre. Je veux dire le siphon ! Voyons de suite ce qu'a retenu notre plongeur certifié "PSFTB" (plongeur spéléo fond de trou belge !).

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Rapport de l’exploration du Siphon Salamandre
3 Janvier 2010

Plongeur : Nicolas Hecq
Equipiers : Vincent Detraux (GSESM), Simon Muyle et Guillaume (Spi d'Ath), Jean-Claude London (C7).

L'accès au Siphon Salamandre n'est pas des plus aisé. La descente commence par un petit ressaut qui atterri sur une petite salle en pente dont le sol est constitué de galets de très petites dimensions. L’échantillon que je prélèverai au fond du siphon est identique.

Une série de 3 ressauts plus important fait suite à cet endroit.Simon les équipe sur les spits que Jack et Bando on installé fin 2009.

Cette descente sur corde nous amène sur une pente glaiseuse et assez raide; pas de galets à cet endroit, rien que de la boue. C'est ici que je m'équipe malgré l'inconfort. Quelques mètres plus bas, une étroiture entre roche en place et éboulis englués de glaise et autres sédiments mènent au siphon.




Cette belle vasque d'eau turbide de 2 mètres sur 4 ne m'emballe pas trop... Quelques paquets de bulles tournent en surface, le niveau oscille de quelques centimètres et ça fait un bruit inquiétant...
La peur du plongeur fond de trou me gagne, mais elle me rassure également, elle m’aidera aussi. 

Jack qui à fait l'A/R jusqu'à la trémie noire nous rejoint à cet instant pour me rassurer sur ces observations.
Ces phénomène sont du à l'arrivée du ruisseau butant en cascatelle sous une petite voûte mouillante. Yves Dubois m’a expliqué ce phénomène un jour, mes inquiétudes disparaissent. 

Nous terminons d'acheminer les kits et je m'équipe.
Redescendre dans l'étroiture avec les 4 litres aux cotés et les mains pleines est moins facile... Simon me débarrasse les bras et je glisse soudain jusqu'en bas de la pente, direct dans la vasque ! Comme ça c’est fait.




Une fois mon fil d'Ariane solidement amarré à un bloc, je me laisse couler. Un petit coup d'œil sur l'amont me plonge dans une émulsion de bulles, l'origine des fameux remous Pas moyen d’avancer plus loin. 
Au fond de la vasque, à -2, je trouve une ouverture étroite entre un bloc et la paroi, ça ne passe pas. 
Deuxième essai de l'autre coté du bloc, c'est toujours aussi étroit, mais ça continue.
Je prends rapidement de la profondeur entre deux parois verticales distantes de 40cm. Ça racle de partout et les cupules bien aiguisées s'accrochent à ma sur-combi.

Vers -4, le plafond s'abaisse et la galerie s'élargit pour devenir un laminoir. Je fouille à droite et à gauche le fond de celui ci mais impossible de passer... Je suis pourtant bien dans le courant, les particules défilent devant mon masque et l'eau s'éclaircit. Ce laminoir doit faire 2 mètres de large, son fond est constitué d'un lit de très petits galets. Le plafond ne me parait pas bien haut, ça queute...





Je remonte auprès de mes compagnons,qui m'attendent stoïquement dans leur position inconfortable. Un coup d'oeil sur l'ordi m'indique une température d'eau de 5°C. Qui a coupé le chauffage ?? Petit débriefing devant la caméra de Jack.




Malgré notre déception, je décide d'y retourner mais sans palmes cette fois, question d'en avoir le coeur net.
Je refouille de fond en comble ce siphon, c'est bien le trajet que l'eau suit mais même mes bottes ne passent pas. J'ai beau m'acharner, ce n'est pas par ici que nous trouverons le Rubicon. Affaire classée !






Après 24 minutes de plongée, le Siphon Salamandre accuse un développement de 8 mètres pour une profondeur de 5. Suite humainement impénétrable.


On remballe promptement, nous sommes tous frigorifiés, je n'ai même pas le temps d'alléger le premier kit que déjà Vincent, tout juste revenu de sa petite ballade vers le fond avec Guillaume l'attrape et file vers la surface.
Nous sortirons plus de 2 heures avant les équipes désob et escalade. Juste le temps nécessaire pour passer se réchauffer et se désaltérer au local de C7. 

Merci à mes compagnons qui, encore une fois, ont fait preuve d'une efficacité exemplaire.
Nicolas Hecq

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Le volet "plongée" terminé, je repars vers le fond où côté chantier "Scrameustache" Greg et Pascal ont vidé une batterie à faire "des p'tits trous" qui ont permis d'atteindre le terminus entrevu à l'époque très difficilement par Yves Dubois et qui à ses yeux est un endroit clé du collecteur fossile.
Mais tant leur mine que leur mato hyper-boueux ne présagent rien de bon sur la suite de cet objectif. Faudra se remotiver avant d'envisager d'y revenir.




Les grimpeurs en ont eux aussi fini dans la traversée tout en haut de la diaclase au départ du réseau "Fantôme" (je ne sais plus si il avait été baptisé, voir le CR de la découverte ici). Au delà du coude, contrairement à nos espoirs, la galerie se pince. Le temps que Bando et Oli redescendent en déséquipant, je leur prépare une petite soupe et on dégage avec chacun un kit bien plombé. Faut dire qu'on a battu un record aujourd'hui : il y avait 3 foreuses dans le trou !
La course se terminera aux culx de nos  amis  Carollos avec qui nous déséquiperont le trou dans la foulée pour aller finalement se les geler sous le tunnel de l'autoroute (t° très négative et un petit vent vivifiant...)
 Jack
 

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Le CR de Daniel Lefebvre, Groupe Speleo Charleroi

En décembre, Jack m'a proposé de descendre dans le Béron-Ry avec Continent 7, qui allait mener de front plusieurs activités d'exploration : désob, plongée et escalade... La date a été fixée au 3 janvier, et je suis venu avec Michel et Kévin, qui ont encore peu d'expérience en spéléo, ainsi que Philippe et Pascale, déjà plus aguerris.

Dès 6 heures du matin, mon équipe s'est mise en route (Michel et Kévin habitant Manage). Le trajet s'est fait sous la neige. Ayant pris la sortie de Sprimont et non d'Aywaille, je me suis rendu compte que je m'étais mépris sur le lieu du rendez-vous, jusqu'à ce qu'Olivier et Christophe viennent à notre rencontre.

Je ne me souvenais plus de la longueur du parcours dans le Béron-Ry, ni de toutes ces étroitures dans les éboulis. Malgré que nous ayons été sympathiquement guidés par Christophe et Olivier, je suis quand même parvenu à me perdre avec Michel dans un amas de blocs et me sentir comme un lion que l'on venait de capturer... Philippe est venu nous délivrer de notre piège et nous remettre sur la bonne route. Suivant les conseils de Christophe, nous avons enlevé notre matériel de nos cuissards et sommes arrivés aux étroitures de la T'Rémy. Michel a alors connu sa première expérience de châtière (sur le moment, il n'a pas trop apprécié...). Philippe, lui, est finalement passé au bout de la 4ème tentative. Pendant ce temps, Pascale et Kévin ont été rejoindre Nico, Simon, Vincent et Guillaume(?). Ceux-ci commençaient à équiper le puits menant vers le siphon qui allait être plongé.

Notre équipe de « touristes du GSC » s'est finalement regroupée au grand complet dans le « collecteur » du Béron-Ry, où la progression devient plus aisée car les volumes sont plus grands, et en plus, les lieux sont assez joliment concrétionnés. Dépassant le site où Christophe et Olivier réalisaient l'escalade en artif, nous avons rejoint Pascal(?) et Greg(?) partis plus tôt au matin, qui étaient en train de ré-enkitter leur matériel de désob. Pour le demi-tour vers la sortie, nous avons quelque peu déchargé ces deux spéléos en faisant du portage pour eux, mais, étant donné que nous étions accompagnés de débutants, la sortie n'a pas été très rapide. Kévin, sorti en tête accompagné des membres du C7/CASA, a été le premier à goûter aux températures négatives de l'extérieur : -7°C sera, espérons-le, un record que nous ne recommencerons pas de sitôt... Notre incursion dans le Béron-Ry aura duré 9 heures environ.

Nous avons tous survécu à cette expérience dans le Béron-Ry. Michel et Kévin, en particulier, ont appris beaucoup de cette sortie et je ne peux que les en féliciter et les encourager à poursuivre leur apprentissage. Ce sera avec grand plaisir pour moi.

Je remercie les principaux organisateurs de cette sortie (Jack et Nico), de même que les autres spéléos qui nous ont accompagnés, que nous avons aidé et qui nous ont aidé. Plusieurs clubs étaient représentés : le C7casa, bien sûr (Christophe, Pascal et Greg), du RCAE (Olivier), du GSESM (Vincent), et du Spid'Ath (Simon et Guillaume). « Plus on est de fous, plus on Béron-Ry », citation de Jack, n'en a été que très vraie...


1 commentaire:

  1. CR bien apprécié, dommage que ce siphon ne passe pas, mais content que Nico a retrouvé l'envie de se mouiller dans nos siphons belges.
    Continuez le bon boulot, et au nom de dieu: sortez la topo du Béron-Ry avant le fin 2010 :-) car ça me tarde de la voir!!

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Jack