Date : Du 27 au 29 décembre 2010
Lieu : Fagne d’Eupen
Participants : Nico, Jack, Lionel, Benoit
Initialement, c'étaient les Siebenhengsten (CH) qui auraient dû nous voir mais l'enneigement exceptionnel de nos contrées et les conditions routières difficiles nous ont poussé à revoir le projet.
Pourquoi courir si loin lorsqu'on a pour une fois mieux chez nous !
27 Décembre, 13h, après une heure de route digne de celle de Laponie, nous nous retrouvons sur le parking frontalier entre Eupen et Monschau pour aborder un secteur moins fréquenté des Hautes Fagnes.
13h30 : nous démarrons pour une raid de 3 jours en autonomie. Les raquettes font partie de l'attirail, pas question de glisser comme tout le monde dans les rails des pistes de skis de fond qui drainent bien trop de monde à notre goût.
Le premier objectif est de rejoindre une grange qui se situe de l’autre côté de la fagne qu'il faudra traverser, bien qu'elle soit "déconseillée" pour cause d'enneigement excessif. Qu'à cela ne tienne, c'est justement ce qu'on recherche... Les paysages sont superbes. Les arbres en particulier. Tout est féerique. Un décor de carte postale. Carte en main et boussole au cou, nous nous relayons pour faire la trace dans un paquet de poudreuse vierge. Le pied ;-)
C’est vers 16h45 que nous arrivons au dit abri. Le temps d'apprivoiser les lieux, la faim nous gagne, aussi chacun prépare sa popote pendant que Lio nous allume un bon petit feu de camp pour passer une bonne soirée.
Mardi 6h... Mais non : 9h. ! Le lever est plutôt tardif, personne ne veux quitter son cocon ; on est si bien alors qu’il gèle à moins 2° à l'abri.
Le petit déjeuner englouti, nous décidons de planquer nos couchages et tentes à proximité avec l'intention de revenir dormir ici. Ceci afin d’épargner les vieux os et le dos de certains...
Cette deuxième journée démarre sous un rythme soutenu. Légers, nous dévalons vers le ruisseau deWeser qui n'est autre que la Vesdre à sa source et que nous longerons un moment. Ce petit cours d’eau est vraiment de toute beauté avec ses ponts tout enneigés.
Vers 13h30, alors que la faim se fait sentir sérieusement, la carte nous indique une « Jagdhaus »… C’est de fait un cabanon de chasse de la DNF que nous découvrons. Surprise, il est ouvert ! Le confort est rudimentaire (une table et quelques bancs) mais inespéré en ces lieux. Et muni d'un poêle à bois svp !, Lio ne résiste pas à l'envie de faire une petite flambée pour nous réchauffer. Du coup, nous avons bien vite la chance (oui-oui, vous verrez !) d'être enfumés, la cheminée étant bouchée de neige, ce qui oblige Benoit à monter sur le toit pour désobstruer celle-ci, pendant que Jack ouvre un fenêtre pour ventiler.
Nous sommes tous d'avis que ces quatre murs et ce toit seront nettement plus confortable que le point de chute précédent. Nous décidons donc d'adapter notre itinéraire pour aller rechercher notre matos, toujours là heureusement.
De retour après 4 bons km de randonnée, surprise....horreur...: la cabane à été refermée à clé pendant notre absence !
Allons-nous être obligés de monter nos tentes juste à coté d’un « 3 étoiles » !? Et bien, non ! Car, après avoir aéré les lieux tout à l'heure pour éviter l'asphyxie, nous n’avions pu refermé à fond le verrou de la fenêtre :-). Finalement, rien de tel qu'un peu de gymnastique pour étirer les muscles après l'effort....Évidemment, pas pratique de nuit pour aller pisser...
Mercredi, notre départ est plus matinal. C'est qu'il nous reste plus ou moins 15 km à parcourir (dans la neige profonde jusqu'à 70cm, la moyenne est de 3 km/h) pour rejoindre les voitures. Nous quittons la cabane non sans avoir donné un bon coup de balai et laissé les lieux en état mais sans avoir eu l'occasion de servir le café à nos hôtes...
Montage de Jack London, musique d'Andréas Vollenweider : "White Winds"
Aujourd'hui encore, nous ne croisons quasi personne et traversons autant d'endroits magnifiques, La dernière traversée de fagne s'avère aussi interdite (drapeau rouge...). Le danger de tomber dans un ou l'autre « pingos » (*) est toujours là, mais équipés comme nous le sommes, pas de raison de s'inquiéter. Tels des trappeurs traquant des animaux, nous suivons sans trop de peine le tracé des caillebotis ensevelis sous la neige.
Avec la t° repassée tout juste au en positif, c'est avec une brume de dégel et dans une ambiance tout à fait particulière que nous bouclons la boucle pour reprendre les véhicule et faire le debriefing de cette chouette activité en dégustant une choppe bien méritée dans un chaleureux bistrot d’Eupen.
En guise de conclusions, on retiendra que les Fagnes recèlent encore de bien belles ballades inédites à parcourir mais aussi qu'il ne faut pas jouer au Petit Poucet avec son matériel.
(*) petites dépressions remplies d’eau, colmatées par de la tourbe). Leur forme est soulignée par un bourrelet qui peut atteindre 5 mètres de haut. Il s'agirait des traces de noyaux de glace qui auraient persisté pendant des milliers d’années grâce à leur couverture de neige, les empêchant ainsi de fondre durant les étés frais du climat périglaciaire . Formées à la fin de la dernière glaciation, ces traces de pingos, dont la formation serait proche de celle de l’Alaska central, ont échappé à l’érosion grâce au couvert végétal.
CR : Benoit
Photos : Nico
Mise en page : Jack
Mise en page : Jack
Bon petit trip ça, je vois aussi qu'on a fait mumuse avec le nouveau gps ;-)
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