Il y a 60 ans débutait à la Pierre-Saint-Martin la grande épopée des explorations souterraines sous ce massif pyrénéen hors du commun.
L'histoire avait commencé en 1951 avec la descente du Puits Lépineux découvert l'année précédente. 320 m de verticale ! Un record pour l'époque. Un exploit sportif et technique aussi. Une grande aventure humaine surtout avec malheureusement le décès de Marcel Loubens et l'évacuation de sa dépouille très médiatisée.
Les récits de ces expéditions uniques dans les annales de la Spéléo en ont fait rêver plus d'un. Depuis, inspirés par ces pionniers, des générations de spéléos se sont succédés sur et surtout sous la Pierre. Aujourd'hui plus que jamais, les explorations se poursuivent sans relâche.
Petit à petit, cet immense système hydrogéologique complexe dévoile ses secrets aux passionnés que nous sommes. Avec son lot de difficultés mais aussi ses grands moments, tout ça dans la philosophie que sous entend la maxime désormais célèbre :" le maillon n'est rien, la chaîne seule compte".
Les récits de ces expéditions uniques dans les annales de la Spéléo en ont fait rêver plus d'un. Depuis, inspirés par ces pionniers, des générations de spéléos se sont succédés sur et surtout sous la Pierre. Aujourd'hui plus que jamais, les explorations se poursuivent sans relâche.
Petit à petit, cet immense système hydrogéologique complexe dévoile ses secrets aux passionnés que nous sommes. Avec son lot de difficultés mais aussi ses grands moments, tout ça dans la philosophie que sous entend la maxime désormais célèbre :" le maillon n'est rien, la chaîne seule compte".
A l'occasion de cet anniversaire, l'ARSIP, coordinateur des excursions, expéditions et explorations sur la Pierre, mais aussi interface entre les spéléos et le monde "extérieur", a marqué le coup en obtenant des autorités de Navarre l'autorisation d'effectuer exceptionnellement la traversée via le fameux Puits Lépineux.
"Sur les traces des Pionniers", par petites équipes, plus de 150 spéléos ont pu se succéder durant la dernière semaine de juillet 2011 pour une descente unique dans son genre. D'abord de par la verticalité du puits Lépineux bien sûr mais aussi pour le caractère "pèlerinage" du parcours.
Parmi les privilégiés, des belges de l'interclubs Anialarra, à savoir plusieurs membres du SC Avalon, des Troglodytes (V.V.S.) mais aussi et surtout deux représentants de Continent 7 (U.B.S.) : Christophe et moi :-)
Avant dernière équipe avant celle qui se chargea du déséquipement, nous étions 6 avec Bernard Faure, François (? du Dévoluy, le toubib Didier Marion et le "régional de l'étape" Marc ?. Tous des spéléos qui ont déjà bien roulé leur bosse et avec qui nous prendrons bien du plaisir à vivre ce grand moment de notre carrière.
Que dire du puits ? Qu'il est contre toute attente à taille humaine. Vertical évidemment, il est assez inégal dans ses proportions. Relativement tortueux, il est aussi ponctué de nombreuses margelles. La terrasse de -80 m est oblique et assez inquiétante, celle de -200 assez vaste mais encombrées de cailloux. Bien nettoyé, c'est finalement un trou pas trop compliqué à équiper avec nos techniques actuelles. Mais on imagine combien la descente pendu au bout d'un filin manœuvré par un treuil en surface devait être une aventure périlleuse. Et encore bien plus quand il fut question d'accompagner un cercueil !
Le plus impressionnant reste l'arrivée dans le plafond de la salle Lépineux. Il n'y a pourtant que 40 m mais l'immensité des lieux et des éboulis fait qu'on se sent vraiment petit ! Un à un, nous prendrons pieds là où Loubens avait fait sa chute fatale.
Ayant quelque peu emmerdé mon monde pour tenter de faire des photos, nous n'avons pas été des plus rapides mais peu importe, tous nous avons savouré cette descente.
La suite, vous la connaissez peut-être. Une longue randonnée, variée et relativement casse pattes, en montagnes russes, tantôt en passant d'une grande salle à une autre, tantôt en suivant la rivière qui coule majestueusement sur le socle primaire.
Et puis, c'est l'arrivée dans la salle de la Verna, aux dimensions toujours aussi déconcertantes, surtout si vous avez la chance de la voir illuminée pour les touristes. Le must étant de voir ce spectacle de la lucarne de la galerie Aranzadi, ce que Christophe et moi avons pu apprécier en escaladant à notre aise la paroi équipée en fixe (varappe facile). L'effort, jusqu'à l'entrée du méandre Martine, en vaut vraiment la peine.
Et puis, c'est l'arrivée dans la salle de la Verna, aux dimensions toujours aussi déconcertantes, surtout si vous avez la chance de la voir illuminée pour les touristes. Le must étant de voir ce spectacle de la lucarne de la galerie Aranzadi, ce que Christophe et moi avons pu apprécier en escaladant à notre aise la paroi équipée en fixe (varappe facile). L'effort, jusqu'à l'entrée du méandre Martine, en vaut vraiment la peine.
Tout au long du trajet, l'ombre des anciens nous a accompagnés, jusqu'à la plage de galets où ils ont gravé discrètement leurs initiales, . Nous avec tout le confort du matériel moderne, un trajet bien balisé, des obstacles aménagés et un tunnel pour retrouver en quelques minutes l'air libre; eux avec l'équipement montagne de l'époque, se frayant un chemin dans l'inconnu, affrontant les difficultés du parcours et comme seule issue le puits par où ils sont descendus... Là où nous calculons en heures, eux calculaient en jours.
Sortie avec l'énorme courant d'air qui s'échappe du tunnel à l'ouverture de la porte, vers 18h30.
Et de la Cabane Dominique Prebende qui a remplacé la cabane EDF, nous mettrons un point d'honneur à descendre comme les Pionniers par le ravin d'Arphidia pur rejoindre l'Eglise de Ste-Engrâce où nous attendaient non pas nos mules mais notre véhicule. Et oui, petit détail qui a son importance : il y a 60 ans, il n'y avait pas de route !
C'est désormais avec d'un autre œil que je relirai des ouvrages comme celui de Haroun Tazieff (à télécharger gratuitement ici) par exemple.
Et encore MERCI à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet évènement.
Sortie avec l'énorme courant d'air qui s'échappe du tunnel à l'ouverture de la porte, vers 18h30.
Et de la Cabane Dominique Prebende qui a remplacé la cabane EDF, nous mettrons un point d'honneur à descendre comme les Pionniers par le ravin d'Arphidia pur rejoindre l'Eglise de Ste-Engrâce où nous attendaient non pas nos mules mais notre véhicule. Et oui, petit détail qui a son importance : il y a 60 ans, il n'y avait pas de route !
C'est désormais avec d'un autre œil que je relirai des ouvrages comme celui de Haroun Tazieff (à télécharger gratuitement ici) par exemple.
Et encore MERCI à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet évènement.
Il existe sur le Net bien d'autres documents traitant de la Pierre et du Lépineux. Une page parmi d'autres avec des petites vidéos bien illustrées est à consulter ICI
Et le film de Franck Soulage
Jack,
RépondreSupprimerSuperbe article. Mois aussi j'ai bien apprécie la descente. Et encore une grande merci au ARSIP
Dagobert
Merci Jack! Très beau reportage où l'émotion d'avoir eu le privilège de descendre le Puits Lépineux sur les traces des pionniers se ressent. Le pincement au coeur au début de la descente, l'admiration du courage des Anciens qui la faisaient suspendus à un filin d'acier qui a gravé des traces dans les parrois, l'arrivée impressionnante dans la salle etc... Expérience inoubliable.
RépondreSupprimerAnnette