mardi 1 août 2017

Capéran de Ger 2016 - 1ère semaine





Départ en masse ce jeudi 21 juillet 2016 -jour de fête nationale- pour notre énième (?) camp d'exploration sur le lapiaz du Capéran (Massif de Ger, Pyrénées Alt, Eaux-Bonnes). Nous ne sommes pas moins de 11 participants à faire les 1300 kms de route, certains via Bordeaux, d'autres via Toulouse.

Il y a cette année les "habitués" de C7 comme Pascal V, Greg Z, Jack L, Robert T (dit Bobo), Christophe B puis les p'tits nouveaux en la personne de nos ados : Coline, Amélie et Colin . Sont venus se greffer ou regreffer cette année à l'expé Luc B. (GRPS), Daniel L et Pascale S (GSC). Et enfin un revenant en la personne de Thomas C,!

Tous nous nous retrouvons le soir à Gourette pour y souper (scandale, le resto la Québotte de notre ami Jean-Mi était fermée !) puis passer la nuit, qui à l’hôtel, qui dans le petit gîte loué pour la nuit près de la bergerie de la station. Seul Luc choisi la belle étoile, jusqu'à ce qu'un violent orage éclate... avec des chutes de grêlons gros comme des œufs de lagopèdes ! Il n'aurait pas été bon de subir ça en montagne, les tentes n'auraient pas supporté... 

Du coup, au petit matin du vendredi 22, nous hésitons longuement à monter aujourd'hui au plaa Ségouné pour entreprendre la marche d'approche, d'autant que la météo n'est pas des plus engageante. En attendant de se décider, il nous faut d'abord trouver un endroit pour stocker ici divers équipements persos, le matériel collectif de rechange et la nourriture prévue pour les deux autres semaines de camp. D'ailleurs, il aurait bien fallu une remorque au cul de la jeep pour amener tout ça !

Alors que nous faisons le tri devant la caserne de pompiers, débarque notre fidèle ami Serge (un des 8 habitants permanents du village !) qui illico s'arrange avec son Commandant pour nous mettre à disposition le hangar de la caserne où il nous explique qu'il n'y a plus de permanence assurée en été. Bonne chose de savoir que nous pouvons désormais bénéficier de ce pied à terre pour les prochains relais avec les équipes qui suivront. Dans la foulée, nous obtenons l'autorisation de la maréchaussée locale pour emprunter les pistes de la station en jeep. Merci Serge !


Entretemps, une éclaircie nous incite à tenter notre chance. Ce n'est pas la première fois qu'on se trouve sous les nuages à Gourette et au dessus des nuages en altitude. De fait, la première équipe à monter avec le Toy 4x4 (entassés) de PV bénéficie d'un rayon de soleil et part devant pour installer au plus vite le camp. Une seconde navette (à 7 dans l'habitacle !) amène les autres qui eux feront la marche dans le brouillard, ce qui en soi est l'idéal pour ne pas suer ! Les nouveaux venus auront bien l'occasion plus tard de profiter du paysage exceptionnel qui les entoure. Pour l'heure, ils n'ont qu'à mettre un pied devant l'autre dans les pierriers, névés et pentes herbeuses ;-)

Fin d'après-midi, tous le monde est arrivé en République Libre du Capéran. Les tentes montées, nous nous attelons au plus vite à couvrir l'abri en pierre de ses bâches; trois couches au total, excusez du peu (les deux vieilles qui ont souffert plus une relativement neuve). Pour faire vite, notre premier souper sera ce soir fait d'un bon gros potage et de repas en sachets. Ensuite, personne ne la fait longue pour profiter d'une bonne nuit bien méritée.

Samedi 23 : le beau temps reprend petit à petit le dessus, même si nous aurons droit à quelques épisodes "brouillageux". Au programme, second portage avec le matos spéléo (pour certains jusque sur le lapiaz de Ger, à l'entrée du LG10 qui sera notre premier objectif), foreuses, cordes et amarrages mais aussi acheminement de toute la nourriture nécessaire pour la semaine, viande et légumes frais y compris, y'a pas de raison qu'on se prive.


C'est certes Bobo notre tailleur de pierres qui en bavera le plus car en plus de sa claie sur le dos, il s'est mis en tête de faire passer une brouette de sa fabrication du Plaa Segouné au Capéran. Qui a déjà fait le trajet comprendra...

C'est qu'il lui tardait de mettre en œuvre la construction d'un mur supplémentaire à notre abri, de manière à faire un coin destiné au matériel. Six jours qu'il passera là-dessus ! Du matin au soir, à transporter sur sa charrette d'énormes cailloux choisis méticuleusement autour du camp (de plus en plus loin...), à les manipuler, les tailler et les empiler savamment, sans oublier les fondations. Avec l'aide de Thomas, d'Amélie et de Coline, il a ainsi monté un épais mur de pierres sèches de plusieurs tonnes. Avec en prime une étagère, un carrelages de dalles au sol et encore une table ronde en terrasse !Le bougre a même envisager un bain "débordant". C'est de là que doit venir l'expression "déplacer des montagnes" ;-)



Dimanche 24 : Daniel et Pascale qui s'étaient consacré en priorité au portage de matériel collectif en refont un avec leur équipement, en faisant le tour par le lapiaz, le col du Clot Arnoux et les crêtes du Col de Ger, question de faire le tour du proprio et profiter du paysage, en particulier de la vue côté Pic du Midi d'Ossau, d'Anouilhas, des Arcizettes, du Cézy, du Pambassibé, de l'Amoulat, de la Pyramide et tout au loin de la chaîne de montagnes qui fait frontière avec l'Espagne. Un régal !



Côté Lapiaz de Ger, on passe à l'attaque. Pascal, Jack, Colin et Luc s'engagent dans le LG10, Gouffre des Arralhes, pour en terminer le déséquipement entamé en fin de camp à deux l'an dernier après avoir touché à -135m, sans espoir de suite.

Au prix d'acrobaties dans un puits, Jack vérifiera quand même un point d'interrogation qui au final ne sera qu'un parcours parallèle à la zone terminale. Remontée en ressortant 3 bons gros kits tout au long d'un parcours qu'on peut qualifier de "sportif" mais aussi "sélectif" avec son étroiture rébarbative "la Ziante". Luc pourra en témoigner ! Le seule espoir de ce gouffre reste finalement cette lucarne à ouvrir vers -25. Derrière, un puits nous attends. Il ne perd rien pour attendre.



Entretemps, Christophe et Greg se sont rués sur le Gouffre du Café Liégeois Glacé (BBS1) pour y déployer leurs forces et ...nos cordes. Rappelons qu'en 2012, nous y avions trouvé la suite vers -100 est descendu au delà jusque -250 environ où un méandre étroit débouche sur un nouveau cran de descente non franchi. Sa situation idéale sur le lapiaz, à la croisée des axes principaux en faisait un objectif prioritaire, la clé du massif peut-être ! De retour en 2013, il fallu bien constater qu'il était complétement bouché par la neige (avalanche ?) quasi jusque la gueule. Et quelle gueule !


 
Nous étions bien décidés cette année. de lu tirer les vers du nez ! Mais le bougre ne se laisse pas faire. Bien que les névés et autres pendeloques intérieures aient déjà bien fondu, le grand puits est très flotté, ce qui rend la descente engagée et glaciale. Mais le pire, c'est qu'un bouchon de glace encombre la faille qui donnait accès à la suite ! Nos deux transis décident de revoir ça demain avec quelques outils.



Lundi 25 : C'est Christophe qui s'y colle, avec cette fois un sac poubelle sur le dos pour essayer de rester au sec dans le grand puits. P85 d'après nos explos de 87/88 mais longueur remise en question et plutôt équivalente à 60m car contrairement à la configuration rencontrée en 2012 (base du puits bouchée), le fond du puits atteint donne sur un toboggan et une salle tapissée de glace, ce qui pourrait bien correspondre à ce que nous avions baptisé à l'époque "Caverna Magica". Bizarre...
Toujours est-il que Christophe ne parviendra pas à ne fusse qu'émousser la glace qui obstrue ce qui lui semble être le passage vers la grande fenêtre que nous avions baptisée "Stargate".

Daniel et Pascale suivant en topo, le trou est laissé équipé.Nos deux Carolos y retourneront d'ailleurs en soirée pour faire les visées de l'entrée dans la pénombre, le laser du DistoX étant invisible au soleil ! Curieux  maintenant de comparer les notes topos à celles d'antan....

 

Sur ce temps, petit tour sous la barre du BBS1 pour Greg, Jack et Pascal, de manière à revoir et repointer les quelques phénomènes comme l'Ul"8" mais aussi les souffleurs UL14 (36 chandelles, connecté au Gouffre du Capéran), UL51 (chantier à l'arrêt) mais surtout Li Caillon (UL15) d'où émane toujours un courant d'air glacial. C'est décidé, s'il nous faut renoncer au BBS1, nous irons le revoir

Remontée au camp en érigeant une ligne de cairns qui sera bien pratique pour retrouver l'abri par mauvais temps ou par brouillard. Tout ça sous le cagnard mais on ne s'en plaindra pas !



Mardi 26  : Pascal et Colin ont pour mission d'aller voir ce que nous cache le Py 13. Rappelez-vous, c'est le superbe trou revu l'an dernier en fin de camp et où nous avions eu la surprise de passer sous un névé et trouver une lucarne derrière laquelle un ressaut oblique nécessitait un équipement. Le névé est cette fois encore 3m plus bas, si bien que deux directions peuvent être suivies. La première, via la lucarne, est donc un P10 débouchant dans une galerie confortable (2x3m) mais qui ne tient pas ses promesses car queute sur éboulis au fond et petite faille perchée impénétrable. Aucune suite visible. L'autre branche du puits d'entrée est elle colmatée par un bouchon de glace. Le n° 13 n'aura pas porté bonheur :-(
Topo levée, le trou est déséquipé. TPST : 4h


Jamais deux sans trois, c'est encore Christophe cette fois va déséquiper le BBS1. Luc qui on le sait aime le froid est son homme et pointera le fond avant de déséquiper la cavité qu'on ne manquera pas d'aller revoir à la prochaine occasion; en espérant que la suite sera à nouveau accessible. Les plaquettes sont laissées en place.



La troisième équipe, à savoir Greg et Jack, commence par une petite vérification dans l'UL8 qui décidément porte bien son n°, avec ses deux ouvertures. Au bas de ces deux ressauts de 5 m, il est bel et bien bouché, sans C.A.

Le duo s'engage ensuite dans Li Caillon qu'ils rééquipent entièrement. A la foreuse, une dizaine de goujons sont placés et quelques sangles font le reste. Daniel et Pascale suivent pour en lever la topo, de manière à compléter le croquis existant qui représente très bien la progression. Nous en avions gardé l'écho d'un trou craignos mais bien nettoyé, et hormis l'étroiture d'entrée, il s'avère être très joli et agréable à descendre. 

Tout est repassé en revue sans surprise pour ensuite s'attarder au fond pour ausculter l'étroite méandre soufflant qui avait arrêté faute de moyen à l'époque Robs and Co. C'est avant tour pour ça que nous sommes là car nous avons maintenant de quoi lui faire la peau ! Une première séance d'acupuncture est réalisée dans la foulée. Il en faudra certainement beaucoup d'autres mais nous sommes convaincus que ça finira par passer.

Repas gastronomique, avec apéro en terrasse (pastis, cacahuètes), entrée (salade de concombres), plats de consistance (viande, oignons et féculent) sans oublier le dessert et la tasse de thé. Ce sera d'ailleurs comme ça tous les soirs, avec des menus aussi variés qu'appétissant. Ici, pas de lyoph, ni même hors de question de faire sa petite tambouille dans son coin. Nous préférons de loin la version collective, bien nourrissante et surtout conviviale. Avec il est vrai des ingrédients parfois millésimés... Ainsi par exemple, une sauce tartare cuvée 2011. Nickel !

Le ventre plein, c'est au balcon  que se termine la soirée, à se délecter devant le soleil qui n'en fini pas de se coucher sur la mer de nuages. Et pour ceux qui se relèvent la nuit pour aller pisser, il y a encore le ciel étoilé comme nul part ailleurs, sans oublier la voie lactée.

 




Mercredi 27: Pascal et Greg, accompagnés de Colin  reprennent sans ménagement et "volle gaz" les travaux de désob au fond de l'UL15. Fin de séance sur batterie vide mais avec une bonne avancée dans le méandre.



Jack à lui en tête d'aller voir de ses propres yeux l'intérieur de l'UL12, grosse glacière à flanc de la combe cachée, bien connue de tous et soi-disant finie. Pascale lui emboite le pas.
Récup du matos perso à l'entrée de l'UL15 pour ensuite remonter sur la combe cachée, tout en jetant un œil sur tout ce qui est creux, comme l'UL 43 (diaclase, marquage 94 mais a-t-il été descendu ?). Quelques pointages sont fait au GPS, notamment pour l'UL6. Fouille du pierrier au bas de la combe cachée, avec deux petits phénomènes (CC1 et CC2) pénétrés mais rapidement bouchés. Un troisième, près de l'UL12  est lui nettement plus intéressant mais sans suite évidente.


Une corde amarrée à une sangle et un vieux spit douteux permet à Jack de prendre pied sur le névé occupant la doline de l'UL12. Il se poursuit en pente raide dans ce qui s'avère être une grande faille dans laquelle il vient mourir sur une terrasse ébouleuse qui donne sur un ressaut de 5m. A bout de corde; impossible de voir si à son pied l'amorce de méandre continue. Ca demande vérification mais à l'instinct, Jack est optimiste, ce gouffre à de l'allure et sa situation intéressante.



Jeudi 28 : retour à l'UL12 pour Jack avec Greg comme assistant en surface. La cavité est équipée cette fois tip-taupe, sur spits faute de foreuse disponible. Le dernier ressaut est équipé. A sa base, le névé vient mourir et laisse place à une fissure soufflante, large de 15cm, haute de 50. Deux mètres derrière, un élargissement significatif avale les pierres qui chutent sur une dizaine de mètres minimum... Un nouvel objectif est né ! A revoir demain, en réquisitionnant tout ce qui peut faire de la casse ! Le gouffre en qui nous croyons (même alignement que tous les phénomènes de la combe cachée) sera désormais le Gouffre de la Combe Cachée !

Sur ce temps, Pascal et Colin(+ Tof ?) usent nos dernières cartouches au fond de l'UL15, ce qui permet à notre jeune lézard de se faufiler au delà du rétrécissement pour s'arrêter directement sur un bombement précédant un court ressaut que Pascal lui interdira de franchir dans l'état. Mais ça semble bien continuer. Sortie en déséquipant la cavité entièrement (y compris plaquettes et la dév, attention ! )

En cie de Daniel, Luc remonte au LG 10. Etant à l'origine de la découverte de ce trou avec le GRPS, il a à cœur d'aller ouvrir la lucarne à -25. Avec la deuxième foreuse et quelques grignardises, il effectue un tiers du travail.

Vendredi 29 : tout le monde aspire à une journée de repos... mais personne ne se le permet.
Luc et Christophe veulent profiter de leur dernier jour et d'un accu neuf  pour effectuer, après déblaiement du massage de la veille, une seconde séance dans la lucarne au LG10. Les résultats ne sont pas à la hauteur de celle du puits qui leur restera inaccessible, mais il ne manque plus grand chose pour passer. Dépôt dans la foulée du matériel à la jeep pour soulager leur retour dans la vallée prévu demain.

Tom, Amélie et Bobo nous quittent pour rejoindre Gourette en direct via la pente herbeuse, une belle ballade en soi, bien que exigeante pour les cuisses...

Pour Jack, Pascal, Greg et Colin, fouille systématique de tout ce qui s'ouvre dans la combe cachée, dont le BBS 3 et autres UL marqués pour la circonstance mais la neige ou les éboulis ont chaque fois raison de notre curiosité. Bref, à part l'UL12, et en bordure le BB2 à revoir, plus rien à espérer de ce secteur pour l'instant.



Samedi 30 : la première semaine se termine. C'est au tour de Daniel et Pascale (via la pente herbeuse), de Coline, Christophe (dont les chaussures en ruine rendent définitivement l'âme, malgré les liens Colson) et Luc de nous abandonner. Tous nous rejoignons le Plaa Segouné d'où une navette 4x4 va les descendre et au retour prendre en charge la seconde équipe, à savoir Olivier S, Soleen, Amaury, Arnaud et Sylvain du RCAE. Une seconde semaine débute mais cela devrait faire l'objet d'un autre compte-rendu ! 

Et pour compléter tout ça, je vous invite à lire l

Une volée d'images en vrac présentées jour par jour
 

3 commentaires:

  1. Bravo, on attend la suite. Brice

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  2. Bravo, beau travail, et beau CR comme d'habitude

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  3. ah je vois maintenant que c'est le CR de 2016. Peu importe, c"éait de la bonne lecture :-)

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Salut,
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Jack