jeudi 26 mai 2011

-37,8... la fièvre monte à l'Hermiterie !


On l'a vu dans le dernier compte rendu datant déjà du janvier 2011, l'hiver a rendu les explorations au Chantoir de l'Hermiterie très pénibles. Mais ni le froid, ni les crues à répétitions n'ont réussi à ébranler la motivation de Pascal et Greg. Obstinés,  pour ne pas dire obsédés, ils n'ont pas cessé de se rendre sur place pour voir comment se comportait la doline et surtout la cheminée d'accès au trou durant les gros coups d'eau ainsi que par gel prononcé. Très instructif évidemment.



Ils ont pu ainsi voir le trou avaler facilement des débits importants (non mesurés malheureusement, c'est un projet à concrétiser) mais aussi, au plus fort de l'exceptionnelle débâcle de ce mois de janvier, voir le chantoir complètement saturé ! Au point d'ailleurs d'observer le 3/02/2011, çàd 15 jours plus tard, le réseau toujours siphonnant au bas du "lave-aisselles" !!! C'est dire s'il restait des centaines de m3 d'eau à évacuer...

Faudra revenir quand Mme Lacrue aura quitter les lieux !

On pourrait évidemment en déduire qu'un sérieux bouchon existe... A moins qu'il se soit créé suite à cet afflux d'eau soudain qui a pu s'engouffrer sous terre en direct via l'entrée (ouverte il y a moins d'un an), sans que la doline n'est pu faire tampon ?

Cela étant, ça leur a permis en attendant que le niveau baisse, de s'engager à gauche dans ce qu'ils nommeront  à juste titre le "trou du cul". Ce boyau gras à souhait facilement forcé donne accès à une diaclase parallèle qui serait spacieuse si elle n'était encombrée de nombreux éboulis. Très érodée et corrodée.elle se développe tant vers l'amont (pour remonter probablement vers la perte) que vers l'aval mais pour l'heure également complétement noyé. Bilan de la journée, +/- 25 mètres de développement rajoutés au trou.

La "Colo"
Avec l'appareillage sophistiqué de l'ISEPP en place au Chalet, il eut été stupide de ne pas en profiter pour faire un traçage à partir de l'Hermiterie. Un jeu d'enfant pour Philippe Meus qui ayant trouvé quelques heuress à nous consacrer, a prit en charge la manipulation, les analyses et l’interprétation des résultats obtenus, décrits ci-dessous.




Voici, en valeurs relatives, la restitution au Chalet de l'uranine injectée à l'Hermiterie le samed 19/02/2011 au soir.
Traduis cela en concentration, cela fait environ 0,8 ppb au maximum, soit environ 50x en-dessous du seuil de visibilité.
Temps de passage du traceur: 29,7 h
Vitesse maximale apparente: 104,5 m/h (contre 78 m/h, Duyckaerts en été 1966 en plus basses eaux et sans fluorimètre pour détecter ce qui est vraiment la 1ère arrivée)
Temps modal (pic): 37,7 h
Vitesse modale: 82,3 m/h


Cela confirme les conclusions de Duyckaerts : chantoir très probablement le départ du collecteur principal souterrain alimentant la résurgence du Chalet (pour autant qu'il faille désigner un collecteur principal...).
Quoi qu'il en soit, il est clair avec de telles vitesses rien de bien gênant ne freine la circulation...

La Topo...
Outre quelques travaux musclés pour essayer de dépasser le terminus, les sorties suivantes seront consacrées tant bien que mal à dresser la topographie des lieux. Des levés pénibles on s'en doute. Et puis une mise au net qui nécessitera d'apprivoiser des outils informatiques tels que Compass, Visual topo ou encore Inskape pour le dessin vectoriel. Bilan pour l'instant : 140 m de développement pour -37,80 m de profondeur.



Et la suite ?
A vrai dire, on se demande s'il y en aura une. Les deux dernières descentes n'ont pas permis d'avancer de manière significative. Greg a bien rajouté une dizaine de mètres au bas de la galerie principale mais archi étroit. On tombe un peu à cours d'idée, le moindre indice à été exploité. Après deux ans  d'acharnement sur ce formidable chantier, l'envie d'aller voir  ailleurs prend doucement le dessus. Une pause s'impose !



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Jack