C'était presqu'il y a un demi siècle - jeune débutant que j'étais- j'avais eu l'occasion de visiter le réseau inférieur de la grotte de Ramioul en cie d'un célèbre et pittoresque spéléos du club les Chercheurs de Wallonie, le docteur Discry, J'avoue ne plus avoir beaucoup de souvenir, sinon que la faille d'accès était étroite, qu'il y avait une concrétion assez particulière (La cloche) et puis que l'appareil de mesure du CO2 de notre guide avait affiché des taux nous obligeant à rebrousser chemin.
Squelette schématique du plan. La coupe n'existe pas semble-t-il |
En ces temps là, la problématique de l'extension des carrières de Carmeuse faisait rage. Autour de JM Hubart, les spéléos se battaient becs et ongles pour tenter de sauver la grotte au développement kilomètrique et se développant sur plusieurs niveaux, dont une partie qui plus est touristique. Au final, elle sera préservée, isolée dans une bande calcaire, mais entourée au fil des ans de profondes carrières allant jusqu'à 25 m sous le niveau de la Meuse !
Plus récemment, bien que ça date aussi, le GRSC ouvrira une nouvelle cavité en bordure du site, la Grotte Nicole (épouse de JM). Viendront ensuite ces derniers temps de nouveaux travaux du GRSC (voir leur blog) sur un nouveau phénomène, la grotte des Végétations. Tout ça en concertation avec le Préhistomuseum, avec les Chercheurs de Wallonie et les patrons carriers. Et donc, par la même occasion, l'autorisation ponctuelle de revoir le fameux réseau inférieur de la grotte de Ramioul.
La mission de ce 13/01/2024 consistait à tenter de déterminer avec deux appareils ARVA la distance séparant le fond de la grotte Nicole et le terminus N en aval de l'actif de Ramioul. Coté Nicole, ce sont Patrice et Alain qui s'y sont "collés", alors que Luc faisait des observations géologiques intéressantes.
Coté Ramioul, c'est en cie de Nicolas G., passionné par la cavité, que je suis descendu, redécouvrant un accès maintenant défendu par une porte hermétique (pour éviter la remontée du CO2 fort présent en été vers le réseau touristique). Suivent un ressaut pas bien large, suivi d'une verticale avec toujours l'échelle fixe de l'époque, encore un autre facile pour finir sur un dernier jet difficile à négocier car étroit tout du long.
Dessous, on a un beau volume au pied duquel la rivière disparait. C'est sur une terrasse en contrehaut que nous plaçons notre ARVA en mode émission. C'est là que les relevés topos montre que la grotte Nicole est très proche. Côté Nicole, si on peut s'y fier, l'ARVA affichait une distance de 7.5m. Nous aurions aimé affiner les relevés en communiquant par talkies walkie mais le notre était défaillant :-(. Toujours est-il que de part et d'autre, nous avons constaté le même argile très compact qui pourrait peut être faire l'objet d'une désob musclée et permettre la jonction espérée. A suivre.
Nous monterons encore, via une escalade, à la salle supérieur qui vaut vraiment le détour. Elle recèle des traces de mises en charge datées d'au moins 2500 ans ! Au delà, la rivière peut être encore remontée très loin via un long parcours très sportif que nous ne ferons pas aujourd'hui.
La sortie par les puits demande comme prévu un peu d'aisance technique mais faut ce qui faut !
On finira par un débriefing au "Clapotis" à Engis, bistrot de village par excellence où nous ne dénotons pas ;-)
Cuvée 1988, la meilleure année de tout les temps ! Vidange trouvée au pied de la grande salle. |