jeudi 10 janvier 2008

Le GM en RBC

Ce récit vient en complément du message publié au retour du camp 2007 au Capéran
Nous le devons à la plume de Christophe MAUROUARD, le boute en train du Groupe Méandres (Rouen/Le Havre) avec qui nous aurons passé cette année encore de très bons moments sur le massif de GER.

Une enclave française en R.B.C (République Belge du Capéran)

Dates : Du 09 au 16Aout 2007
Lieu : Gourette (Pyrénées-Atlantiques)
Participants : Groupe Méandres : Jeff, Stéphane, Christophe, Laurent
C7 : Jack, Robs, Arnaud, Alain, Lionel, Rémy etc.… (Désolé, je n'ai pas tous les noms)

Jeudi :

Nous partons le soir d’Epretôt après le boulot, vers 19h, et comme d’habitude lorsque nous allons à Gourette, nous nous mettons dans le bain du camping sauvage en dormant à la belle étoile dans un champ aux alentours de Bordeaux.

Vendredi :

Nous arrivons à Gourette à 11h et nous rendons directement chez les pompiers où nous pourrons laisser toute la semaine notre voiture et notre linge de rechange.

Le portage se prépare rapidement. Mais les pompiers ayant pitié de nous voir monter 1500m de dénivelé à pied, ils nous proposent de nous monter en 4x4 jusqu’à la gare intermédiaire, ce que nous acceptons avec le plus grand plaisir. En effet l’accès aux pistes est interdit aux 4x4, sauf aux gardes, et même pour les pompiers. Il leur est donc impossible de nous conduire plus haut. Une fois déposés un peu au-dessus de la gare intermédiaire, nous planquons une partie du matos, dont le sac de Laurent qui lui arrivera demain par le train, et nous attaquons farouchement notre ascension, chargés comme des mules, type Gourette. La mémoire de tous ne peut oublier ça.

Après une longue marche d’environ………5 minutes, un 4x4 de la sécurité des pistes stoppe près de nous. Une discussion amicale a lieu sur les objectifs de chacun et se termine en voiture car notre interlocuteur nous propose gentiment de nous monter jusqu’à la gare supérieure. Le moral est excellent, nous venons de gravir, avec nos charges, 1000 m en 30mn !

Nous empruntons le sentier dans le pierrier un peu abîmé du fait de son abandon depuis la fermeture de la gare supérieure et rejoignons le col de la Pyramide. Nous apercevons beaucoup plus bas l’équipe de Jack qui est au camp du lac du Plaa Segouné au beau milieu d’un troupeau de moutons. Puis, après une rapide descente et une rapide traversée, arrive le col du GER et la superbe descente, toujours aussi raide, au camp de base. Nous posons tout notre barda et, après avoir monté les tentes, faisons chauffer un café.

Arrivent alors Robs, Alain et Arnaud, terreux jusqu’au bout des cheveux. Leur journée de repos s’est transformée en désob de surface et surtout à passer 3 heures à sortir un bloc de 100kg. La soirée se termine dans la meilleure humeur possible ; comme toutes les autres soirées d’ailleurs !

Samedi :

Réveil matinal à 7h30, face à une belle mer de nuages, et non pas une belle-mère dans les nuages. Aujourd’hui, nous décidons de finir le portage de matos et de bouffe et en profiterons pour attendre Laurent. Comme Robs imagine que nous ne serons pas assez chargés, il nous demande de ramener trois barres d’acier de 3m (trois mètres !) afin de faire une chèvre au-dessus de UL 51. Après être retournés à l’endroit où nous avons caché le matos, beaucoup plus vite qu’à l’aller, nous pouvons suivre à la jumelle l’ascension de Laurent, qui n’aura pas eu la chance du 4x4. Lorsqu’il nous rejoint, nous lui laissons reprendre son souffle (environ 3mn :-) et repartons aux lacs, de nouveau chargés comme des mulets, où nous ferons une pause casse-croûte.


Nous repartons rapidement, chargés en plus des barres de fer et d’un seau de carbure. Au col de la Pyramide, nous rencontrons Jack qui redescend. Après les embrassades, le sujet de l’organisation de l’explo de Louctores est abordé. Puis nous redescendons les 350m de dénivelé de la pente herbeuse une fois de plus. Nous retrouvons Alain et Robs qui reviennent d'une tentative d'escalade sur la paroi du GER afin d’accéder à deux trous repérés depuis le camp.

Laissant Laurent s’installer, nous partons voir les UL8 et 51. Pendant que Stéphane descend dans UL8, afin de vérifier la fonte du névé et de chercher un passage possible, nous partons Jeff, Robs et moi creuser dans l'UL 15. Stéphane et Arnaud, qui étaient restés en surface, nous rejoignent un peu plus tard et après deux heures de désob, nous avons sorti près d’un mètre cube de terre et de blocs; tout ça toujours en présence du courant d’air si cher au spéléologue. Nous repartons au camp en pointant au GPS au passage UL 14 et 15, où nous retrouvons Laurent profitant du soleil.

Les retrouvailles sont arrosées au pastis, ce qui nous empêchera de savoir si notre bonne nuit de sommeil est due aux deux jours de portage ou à l’élixir de Marseille.

Dimanche :

7h15 : Le camp se réveille sous le superbe soleil de la RBC. Après un petit déjeuner rapide, nous attaquons la préparation des kits pour une pointe et un bivouac dans Louctores.

Deux équipes se forment. Jeff et moi devons passer deux jours et trois nuits dans le gouffre tandis que Laurent et Steph ressortiront ce soir. Les objectifs des deux équipes sont bien définis. Jeff et moi partons avec le bivouac que nous laisserons à la Pestouille, puis nous partirons vers la pointe en rééquipant la suite. Nous devrons également tenter de repérer l’emplacement d’un deuxième bivouac durant ces trois jours. Steph et Laurent quant à eux nous emboîtent le pas en reprenant l’équipement à partir d’environ -350, endroit où se sont arrêtés les copains en début de semaine, et jusqu’à la Pestouille où ils nous installeront le bivouac avant de ressortir.

Nous quittons le camp à 9h45 et les uns derrière les autres et après deux trois blagues foireuses, nous entrons dans le trou à 11h30 en laissant nos amis belges à l’extérieur. Jeff et moi attaquons la descente avec 4 kits. Nous arrivons rapidement au pied du Méandre en bas du Top Modèle. Le passage du méandre est toujours aussi étroit et me procure quelques difficultés. Vers -200, nous rattrapons Laurent et Steph. Je ne me sens déjà pas très bien et je suis très essoufflé. Au départ du puits Normand, Jeff s’enfile dans l’étroiture mais il m’est impossible à ce moment-là de le suivre. Je me sens oppressé et toujours aussi essoufflé, bref mal comme je ne l'ai jamais été... J’inverse mon rôle avec celui de Steph qui est juste derrière moi. Un rapide bilan de la situation nous décide Laurent et moi à abandonner notre objectif. Celui de l’équipe de pointe se trouve également changé, puisqu’ils devront équiper jusqu’à la pestouille et installer le bivouac, mais rester 2 nuits sous terre si possible afin d’équiper la suite.

Laurent et moi, nous remontons donc tranquillement et sortons dans une purée de pois digne de Gourette. Bienheureux celui ou ceux qui ont installé les cairns qui nous conduisent droit au camp ! Le reste de l’équipe est installé dans la cuisine et n’est pas étonné d’entendre rentrer deux personnes, mais la surprise est tout autre lorsqu’ils me voient rentrer. La question de l’accident leur traverse aussitôt l’esprit, et nous les rassurons en expliquant les raisons de ma présence.

Une fois au sec, nous passons à table et nous pensons bien fort à Jeff et Steph qui ne doivent pas forcément rigoler à leur bivouac où la température moyenne est de seulement quelques degrés. Le bivouac sera cependant opérationnel à 20h et ils se glisseront dans leur duvet à 22h.

Lundi :

Je ne suis pas super en forme ce matin. Peut-être un reste de la veille ! Je pars avec Arnaud et Laurent pour faire la topo de UL 15. Nous partons tranquilles et arrivés au trou, nous décidons de manger un morceau avant de rentrer. Cela valait la peine car il y a quand même 10mn de marche entre le camp et UL 15 !

Je pars en premier pour équiper et faire le point de mire des visées. Pour ce qui est d’équiper, c’est plutôt la mise en place d’une corde pour le moral car les spits se font rares et nous ne disposons pas d’énormément d’AN. Arnaud me suit en faisant les visées et Laurent ferme la marche avec les reports. La progression est facile et le trou pas très profond. Une fois au fond, je me faufile et prend pied au fond du méandre impénétrable, mais d’environ 3m de haut et 50cm de large avec un départ vers l’amont et l’aval. Je vois également que les souvenirs de Robs sont bons et que le passage d’accès au méandre est vraiment très instable, mais complètement impossible à stabiliser si nous envisagions de faire des tirs pour agrandir le méandre.

Nous regagnons la surface et rentrons au camp pour nous apercevoir de loin que Steph et Jeff sontrentrés. Nous apprenons un peu plus tard que Steph à comme d’habitude très mal dormi et qu’il lui était impossible d’envisager une deuxième nuit au bivouac. Notre retour était très attendu car l’heure était fatale, et c’est donc avec le pastis que nous sommes accueillis.

Après le repas, l’heure est idéale pour l’élection du roi de la R.B.C. Le choix des critères d’élection est difficile et toutes les idées y passent : celui qui pue le plus, celui qui fait le plus mal à manger, le plus etc…Le choix définitif se portera sur la coupe de cheveux la plus délirante... et ce soir l’honneur en revient à Jeffou, qui malgré son manque de cheveux nous fait bien rigoler. Je ne m’éterniserai pas sur le choix desMministres qui restera un vaste délire.

Mardi :

Mon échec de dimanche oblige Robs à accompagner Jack pour faire une première pointe au fond de Louctores et y dormir une nuit. Les suivantes sont prévues pour les copains belges qui arrivent en fin de semaine. En effet, Jack devait descendre initialement avec Stéphane, mais celui-ci étant remonté hier il n’est pas raisonnable qu‘il redescende déjà. Il est convenu que Jeff les aide au portage jusqu’à l’entrée du trou et nous rejoigne par la suite.

De notre coté, plusieurs objectifs s’offrent à nous : descendre du matos de Robs à -120m dans le Capéran afin de préparer une explo de l’année prochaine. Une deuxième option est de rééquiper une partie de l’Aurebède afin de poursuivre l’explo à -400m, terminus actuel, l’année prochaine.

Le choix se porte sur l’Aurebède. Steph, Arnaud et moi partons donc à 10h15 pour rééquiper le trou jusqu’à -200 et poursuivre le nouvel équipement. Jeff et Laurent en profite pour faire un mini portage de leur matos à l’entrée du trou pour descendre demain et continuer l’équipement en direction des -400m. Au-dessus du P40, Arnaud décide de faire demi tour et de nous laisser continuer l’explo tous les deux. Après ce puits qu’il faudra rééquiper, nous équipons le P27, la main courante et le départ du P33. L’équipement prend du temps car nous avons laissé le perfo au camp afin de ne pas utiliser les batteries qui doivent servir dans Louctores la semaine prochaine. Nous remontons donc à la surface car le temps que nous étions fixé est écoulé et que nous n’avons plus de spits.

A la sortie du trou, j’aperçois au loin quelqu’un qui se dirige vers nous. Je préviens Stéphane qui sort à son tour, puis nous voyons une copine belge, assoiffée et perdue dans la montagne. Sa balade et les détours lui ont fait perdre l’orientation et elle se retrouve dans l’impossibilité de retourner au camp du Plaa Segouné. Nous lui donnons notre reste d’eau et deux barres de céréales afin qu‘elle reprenne un peu de force pour rentrer. En fait, le stress l’a épuisée plus que le manque d’eau. Nous nous changeons, puis nous la raccompagnons jusqu’au pied du col de la Pyramide avant de retourner au Capéran. Avant de redescendre une dernière fois pour cette semaine la pente herbeuse du col du Ger, nous cachons notre matos spéléo dans un trou afin de ne pas devoir le remonter à notre départ d’après demain.

Nous rentrons à une heure raisonnable, 20h, pour trouver Laurent et Jeff qui attendaient pour manger. Pour eux, c’était jour de fête ou plutôt journée de repos : retour du col du Ger par le chemin des écoliers puis sieste, douche et rangement du camp.

Mercredi :

Jeff et Laurent partent pour l’Aurebède à 9h30 afin de reprendre l’équipement là où nous l’avons laissé la veille. Ils revoient l’ensemble de l’équipement puis équipent entièrement le P33. Ils rentrent comme nous lorsqu’ils n’ont plus d'agrès à mettre en place.

Alain, Steph et moi rafistolons le tuyau d’arrivée d’eau qui s’est trouvé arraché par le vent de la nuit dernière, puis corvée de vaisselle et de lessive. En début d’après-midi, nous partons à quatre -Steph, Lionel, Rémy et moi- pour creuser UL51. Alain nous rejoint vers 16h après une petite sieste et une balade. Nous travaillons encore deux heures puis nous rentrons au camp contents de notre besogne. Nous sommes descendus de 3m et le courant si précieux aux spéléologues est toujours super présent. C’est vraiment notre jour de fête car maintenant, après le nettoyage de ce matin, c’est la douche puis un petit café au soleil en écrivant ces quelques lignes devant une superbe mer de nuage et ….Stéphane qui tourne en rond en ne sachant pas quoi faire. Pour s’occuper, il replante ses piquets de tente pour la Xième fois. Jeff et Laurent nous rejoignent pour nous sauver du jeu UNO.

Ce soir c’est Alain qui se colle à la cuisine, et cela lui vaudra la palme d’or de la cuisine du Capéran. Nous nous couchons à 22h30 sous un orage. Il fallait bien un peu d’eau car nous avions déjà eu le vent et le gel. A peine 20 mn plus tard, alors Jeff dort déjà, j’entends des bruits de mousquetons qui se choquent, puis des voix. Ce sont nos hommes de la pointe qui rentrent au camp. Je me relève pour faire réchauffer le repas et prendre des nouvelles du fond de Louctores. Ils ont rééquipé jusqu’à la pointe après une sortie de 18h puis sont rentrés à la Pestouille bivouaquer. Après une bonne nuit de sommeil dans les hamacs, ils ont repris la direction de l’extérieur puis du camp, sous la pluie et de nuit (tout plaisir...). Leur cri de guerre une fois assis sera « on est trop vieux pour ces conneries ! ».

Après leur repas, je retourne me coucher pour la deuxième fois avant de m’apercevoir que je ne retrouve plus l’appareil photo de Jeff. Cette fois c’est en slip que je ressors de la tente. Et me voici à moitié nu sous la pluie avec ma frontale à chercher dans l’herbe l’appareil, aidé d’Arnaud qui n’était pas encore couché. L’appareil considéré comme définitivement perdu, je retourne me coucher pour la troisième fois pour sentir le maudit appareil au fond de mon duvet...

Jeudi :

Réveil toujours sous la pluie, ce qui est excellent pour le pliage du camp et qui bien-sûr veut dire séchage à la maison. Petit déjeuner en silence... Le moral n’est pas excellent car il faut s'en aller. Alain décide de rentrer avec nous et de passer la nuit à l’hôtel dans un vrai lit et passer une journée de farniente à Gourette le lendemain.

Nous repartons donc sous la pluie pour rejoindre la civilisation. Le chemin ne nous impressionne plus car il est maintenant habituel. Ce qui l’est moins, c’est le fait de redescendre à pied jusqu’en bas de la station car cette fois ci pas de 4x4. :-(

Après la traditionnelle bière à l’Igloo et la douche chez les pompiers, nous reprenons la route de la Normandie en pensant déjà aux objectifs de l’année prochaine et malheureusement au boulot qui m’attend demain matin.

Tous les clichés sont de Jack

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Jack