jeudi 27 octobre 2011

Nettoyage à sec



Tout avait (re)commencé fin septembre à la permanence du club, lorsque au "débriefing" de notre dernière sortie au Chantoir de l'Hermiterie, Yves émit l'idée de dévier le ruisseau aérien. En le forçant à se perdre ailleurs (pas Yves, le ruisseau !), il y aurait selon lui 9 chances sur 10 que l'eau n'emprunte plus son chemin normal et que par conséquent on ne la prenne plus sur la tronche tout au long de la descente.

Et si cela est le cas, il nous promit qu'il viendrait bien volontiers visiter ce fameux trou au potentiel qui n'est plus à démontrer.
C'est donc à quoi je m'étais attelé le samedi matin, obligeant le ruisseau  à s'enfouir 6m plus en amont. Et le lendemain, j'y suis retourné avec Pascal.


A notre grande surprise, Yves avait vu juste... Plus une goute de flotte dans la cavité ! Plus on descendait, plus on s’attendait à la retrouver un peu plus bas. Mais non, arrivés au fond, nous étions pour la toute première fois, toujours secs… Un pur bonheur car ça signifiait qu’on pourrait enfin bosser un peu plus longtemps, sans se les geler. Fini de se faire rincer les aisselles !

Nous avons revisité entièrement le réseau « actif » à sec… Après seulement 24h, certaines parois étaient déjà bien sèches grâce au bon courant d’air. Cela nous permit de découvrir un boyau boueux et ventilé presque au terminus connu.
Nous avons décidés illico de le désobstruer avec juste une pelle et un pied de biche. Après avoir gratté sur un peu moins d'un mètre, apparut un tube remontant de +/-3m ressemblant à une petite trémie. A revoir.

Dans la foulée, nous avons poursuivi la désobstruction à l'étage supérieur de la salle Déous.
Après un peu moins de 4 heures de grattage, nous en sommes restés là pour remonter. Une véritable horreur que de s'extraire de là avec un kit chacun et plus boueux que jamais. Tous les passages ont bizarrement changé.  Il faut impérativement revoir le trou depuis le début, une chose qui s'avérait bien difficile lorsque nous étions couchés dans le ruisseau ou complètement arrosés…



Une semaine plus tard : samedi 08 octobre 2011
Chose promise, chose due : Yves tient parole et nous accompagne. Jack et Stéphane sont là aussi. Les premières étroitures passées et déjà  Yves de faire remarquer qu’il faut aménager au mieux les quelques passages assez techniques à franchir. Mais à partir de la sortie du lave-aisselles, miracle on est debout ! Yves découvre alors un tout autre trou, plus spacieux. El Professor  se met en route, tantôt regardant les pendages,  tantôt analysant  les microcraquelures de boue ou les petites boulettes dues aux quelques crues, les « sapins» d’argile au sommet de la salle Déous.
Une véritable encyclopédie, des réponses à tout... 


Pendant ce temps, Pascal et Steph revoient  la trémie au fond du connu et après un nettoyage quelque scabreux, enlèvent le point d’interrogation. Continuer par là s'avère dangereux. Derrière les quelques cailloux coincés dans le passage, c’est un véritable plafond de blocs et de sédiments qui barrent le passage.
Ils passent ensuite dans la cheminée au dessus de la salle Deous. Le gros bloc coincé est réduit en miettes mais, malheureusement, un autre bloc est tombé dans le passage. Et toujours ce courant d’air bel et bien présent. Nous nous acharnerons une autre fois. 


Sur ce temps là, avec Yves et Jack, nous allons post « trou du cul », un tube des plus sympathique, pas besoin de faire un dessin, tout le monde à compris.  Le passage doit faire 2m, puis on rampe dans de la boue liquide sur 2m, pour déboucher dans la « salle du Gregalet », un "vide" découvert lors des grosses crues du début de l’année. Yves visite l'axe principal qu'est la grande diaclase. Et au point haut de la diaclase, MIRACLE ! On ré entend le ruisseau perdu, que je baptiserai, « ruisseau Oudini »!


 
Et nous voici à nouveau excités comme des gamins et partons à la recherche du passage qui nous pourrait nous permettre d'accéder à un nouvel itinéraire qu'emprunte forcément la circulation.  Nous tombons sur 2-3 fissures où l’eau se fait entendre, mais sans les outils adéquats, impossible de passer. Nous décidons de garder ça en tête et avec Jack,  je continue à fouiller minutieusement les moindres recoins des différentes petites « salles » formées dans l’énorme éboulis où se développe cette partie du chantoir. 


Sur ce temps, Yves frigorifié, remonte à son aise en prenant le temps d’analyser les moindre recoins de cette petite cavité qui ressort convaincu de son potentiel quand le chemin sera découvert
Nous ressortons boueux, fatigués et tombons sur Bobo en train de faire ce qu’il fait de mieux : des murs en pierres sèches.
Sur ce, Yves est d’accord de reprendre la topo en charge, si nous améliorons les quelques passages. La prochaine étape sera donc d’élargir


Même si la maxime « Mais quel Trou de Merde ! » reste de rigueur pour encore quelques sorties, les explications reçues nous ont comblés et sont autant d’encouragements à poursuivre cette belle histoire qu'est la découverte du monde souterrain du coté d’Aywaille.




Un tout grand merci à cette chouette équipe.
Greg

Commentaires sur les photos (légendes d'Yves D.)

1ère photo: S'agit-il d'une limace décolorée?? Troglophile?? Qui pourrait nous en dire plus ?
 
2ème: Steph :-)

3ème: Alors là ,je n'ai pas la moindre idée de ce que cela pourrait être!
 
4ème:Cette strate, située dans la diaclase remontante ,après le "Trou du cul" est une strate déposée en une journée, suite à une tempête.  Les parties en gris clair, sont des morceaux de stromatopores. Le gros morceau est brisé et n'est plus en position de vie. il est "tête bêche".  Il est également étonnant de constater la grande variation de vitesse du dépôt.  Cette strate de 10cm ,c'est déposée en une journée et les strates sous et susjacentes ont mis plusieurs milliers d'années pour se former. 


1 commentaire:

Salut,
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Jack