lundi 9 avril 2012

Rouge Thier post S1


Petit flash back sur l'automne 2011. A la fin de la longue période de sécheresse, nous n'avions pas manqué d'aller jeter un oeil sur le siphon du Chantoir du Rouge-Thier. Quelques coups de pieds dans le bouchon de branche avaient suffit à ouvrir le soupirail  (photo ci-contre) qui fait un coude à angle droit sur la gauche. Deux mètres plus loin, laissant l'eau s'infiltrer sous une voute colmatée de gros galets, on remonte d'un mètre pour un nouvel angle à 90° vers la droite et s'engager alors dans un laminoir qui n'en finit pas.

Greg l'avait parcouru en partie pour faire demi-tour à mi chemin, l'air faisant cruellement défaut. Échaudés à l'idée de pouvoir aller reconnaitre la grande salle découverte à l'époque par le CRSL (*) mais surtout nous rendre compte si nos nouvelles techniques pourraient faire des miracles là derrière. Pour cela, il fallait attendre qu'un bon coup d'eau réennoye le réseau pour renouveler l'air vicié et qu'il revienne à un étiage raisonnable. Les petites crues de l'hiver s'occupèrent de la ventilation mais aussi de reboucher l'accès à la grande galerie. Vint ensuite le redoux du printemps et des conditions propices.

Vous l'aurez alors lu dans le compte rendu de la Journée de l'Eau, nous nous y sommes rués sans attendre, constatant que ça passait. La semaine suivante, Bando, Greg, Pascal et moi mettons ça au dessert de notre A.G. annuelle (31/03/2012). Benoit G. qui en 2010 était repassé là derrière avec Albert Briffoz et le CRSOA nous emboîte le pas. Dans nos sacs, une corde pour le ressaut, une foreuse et toute la panoplie qui va avec.
La boîte aux lettres, toujours aussi putride, passe presque à 4 pattes, le tour opérator louant la cavité l'ayant aménagée, tout comme il a d'ailleurs peigné la petite falaise à l'entrée (avec rappel et dead-ride). Il chercherait aussi avec le Spéléo Limburg à ouvrir une jonction avec les diaclase pour proposer un circuit. Ce ne sera pas la même que celle d'antan qui elle est complètement colmatée.

Le passage du S1 désamorcé mouille bien, on aura ça moins chaud dans la longue reptation qui suit. Tout ce qui part sur le coté est vu, à savoir un soutirage à gauche + un boyau à droite qui donne sur une petite salle et une vasque probablement en relation avec la grande salle. Pour l'heure, nous équipons la petite verticale de 4 à 5 m surplombante en fixe (deux goujons). Et de prendre enfin pied dans ce beau grand volume où coule sans conteste le ruisseau par hautes eaux. Pour l'instant, le lit à est sec mais au bout de la belle galerie qui lui fait suite, un affluent rive gauche apparaît. Par pour longtemps puisque 5 mètres en aval, c'est le siphon.

 La diaclase menant au S2

Je m'attendais suite aux descriptions qui m'en avait été faites à une fissure impénétrable, implongeable. Mais rien n'est moins sûr !On pourrait même imaginer que ce soit une simple voute mouillante.... Une chose est sûr, c'est confiné et glauque avec plein de détritus en tout genre dans le plafond ou baignant dans le jus.. Il règne malheureusement partout très rapidement une buée très dense, et ne certaine "crudité" peut-être typiques d'une atmosphère sous oxygénée.

La salle terminale, côté aval, donnant accès au S2

A défaut d'avoir une néoprène pour tenter de s'immerger, nous sortons la foreuse et les pailles : élargir la bête ne saurait pas faire de tort.
En parallèle, nous attaquons à la pelle le boyau en trou d'obus qui part à 90 ° sur la gauche. Il s'agit d'un conduit étroit colmaté de sédiments mais laissant voir une continuation. Un trop plein ? La suite vers Remouchamps ? Seule la poursuite de la désob entamée pourra nous le dire mais ça ne sera pas donné.

L'amont de la salle terminale où débouche le laminoir via le R5

Et puis les premiers frissons apparaissent. Encore quelques photos entrecoupées de bouchons dans les oreilles et nous replions bagages pour se réchauffer dans le demi hectomètre de laminoir. Le soupirail repassé, il ne reste plus qu'à remonter la grande galerie au sol bien délavé par les dernières crues. Soixante m de dénivellé si on en croit la topo de Vanderseleyen, ce qui me parait un peu surfait. A vérifier.

Retour au local pour remettre une bûche sur le poêle et reprendre des forces ;-)
Suite au prochaine épisode, avant que la pluie ne s'en mêle.
JCL


(*) C'était en 1962...comme en témoigne ici un extrait des archives du CRSL (merci à J Dehan)




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Jack